LES ARMÉES DE LA RÉPUBLIQUE. 117
taillon du Haut-Rhin, ne comptaient pas le nombre de leurs ennemis; ilsavaient foi en leur propre valeur. Malgré les revers qu ils éprouvérent au commencement, les privations qu’ils eurent ä supporter, lefréquent remplacement de leurs généraux, la prüfende impression que devaient produire sur eux les cris des factions et les déchire-ments de l’intérieur, toujours au-dessus de leur fortune et de leur situation, ils ne virent que des devoirs å remplir, et, en attirant sur eux les dangers, ils détournérent les regards du monde des scenes de désolation qui couvraient la surface de la France.
Fig. 43. — Representation d’une parade de la garde fran^aise, å Mannheim, en octobre 1795. Fac-similé d’une gravure allemande, collection Dubois de l’Étang.
« Les officiers donnaient l’exemple du dévouement. Le sac sur le dos, privés de soide (car ce fut plus tard seulement et lorsque les assignats eurent perdu toute leur valeur, — la soide mensuelle des officiers ne représentant pas plus de 3 francs, — qu’ils regurent enargent, ainsi que les généraux, huit francs par mois), ils prenaient part aux distributions comme les soldats et recevaient des magasins les effets d’habillement qui leur étaient indispensables : on leur donnait un bon pour toucher un habit ou une paire de bottes. Cependant aucun ne songeait å se plaindre de cette détresse, ni å détour-ner ses regards du service, qui était la seule etude et l’unique sujet d émulation. Dans tous les rangs, on montrait le nierne zéle, le meine empressement a aller au delå du devoir : si l’un se distinguait, l’autre cherchait a le surpasser par son courage, ses talents; c’était le seul moyen de parvenir, la mediocrite ne trouvait point a se faire recommander. Dans tous les états-majors, c’étaient des travaux incessants, embrassant