ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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118 NAPOLEON Ier. toutes les branches du service, et encore ils ne suffisaient pas; on voulait prendre part å tout ce qui se faisait. Je puis le dire, c’est l’époque de ma carriére oü j’ai le plus travaillé et oü les chefs m’ont paru le plus exigeants; aussi, quoiqu’ils n’aient pas tous mérité d’étre pris pour modéles, beaucoup d’officiers généraux, qui plus tard ont eu å les surpasser, sont sortis de leur école. Dans les rangs des soldats, c’était le méme dévouement, la méme abnégation. « Jamais les armées n’ont été plus obéissantes, ni animées de plus d’ardeur; c’est l’époque des guerres oii il y a eu le plus de vertu parmi les troupes. J’ai souvent vu les soldats refuser avant le combat les distributions qu’on allait leur faire et s’écrier : Aprés la victoire on nous les donnera. » D’un bout å l’autre de la France, malgré la difference que les moeurs, le sol, les traditions historiques, l’adniinistration, la langue méme, mettent entre les diverses provinces, ce patriotisme éclate. Il est le signe le plus noble comme le plus décisif de cette unité nationale qui s’est formée des gloires et des malheurs communs, plus encore que des intéréts, sous la longue direction politique de la royauté frangaise, et par laquelle la France 1’emporte alors sur tous ses voisins. Partout on est prét å de semblables sacrifices, jusque dans les petits pays privi-légiés de l’ancien régime, meine dans ceux qui, ont plus å perdre qu’A gagner å la Constitution nouvelle. C’est ce que nous voyons, par exemple, dans les vallées des Pyrénées. Au petit village d’Artiguelouve, vivait, å la fin du dix-huitiéme siécle, un vieil instituteur nommé Bergeron, qui, une vingtaine d’années auparavant, était parti deux fois å pieel pour Paris, soit 1.800 kilometres pour chaque voyage, aller et retour, pour venir au Conseil du roi défendre les intéréts de la commune. Electrisé par le patriotisme et la gloire, il partit pour l’armée en méme temps que son fils, apprenti menuisier de dix-huit ans. Tis partaient lieureux d’étre ensemble; inais le fils arriva vite sergent, tandis que le pére restait simple soldat : un jour le brave bomme commit une faute légére, mais publique, contre la discipline et le sergent dut punir le soldat : « Papa, il faut aller a la salle de police. — Oui, mon ami, dit-il, tu as raison; je te suis. » Le vieil instituteur mourut pen de temps aprés,-d’une maladie causée palles fatigues et les privations. Le fils continua son chemin. On était encore au temps oii les officiers étaient nommés å I’élection. Un jour que