LE PATRIOTISME.
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l’on clevait nommer un officier, Bergeron, ayant une affaire, demanda å son lieutenant la permission de s’absenter, ce que 1’officier accorda bien volontiers. Mais un camarade l’arréte : « Tu t’en vas? et c’est toi qu’on veut nommer! Ton officier te laisse partir parce qu’il espére en faire nommer un autre; mais nous te voulons, il faut que tu restes. » Il resta et fut nommé. Il ne rentra dans son village qu’aprés la fin de (Empire, lieutenant-colonel et membre de la Légion d’honneur.
Fig. 44. — Suite de la gravure précédente.
Totis ue devaient pas étre si heureux; mais peu importait : leur patriotisme était désintéressé. Ce désintéressement se montre avec une admirable simplicité dans le journal du volontaire picard Fri-casse, qui a été publié récemment par M. Lorédan Larchey.
Fricasse, comme la plupart de ses compagnons, confond dans un nierne amour la patrie et la République.
« Tons ceux qui out perdu la vie dans ce siége (de Charleroi) n’ont donné, au milieu des douleurs les plus aigues, aucun signe de plaintes. Leurs visages étaicnt cal-mes et sereins, leur derniére parole était : Vi ve la République! C est au lit d honneur qu’il faut voir nos guerriers, pour apprendre la difference qui existe entre les bommes libres et les esclaves. Les valets des rois expirent en maudissant la cruelle ambition