NAPOLEON Ier.
Directoire était en hostilité avec la inajorité des Conseils, qui voulaient établir un gouvernement plus régulier, plus moral, plus stable, et mettre fin å l’état révolutionnaire. Cette opposition fut arretée par le coup de force du 18 fructidor. Nous nous bornerons å indi-quer le caractére de eet événement et le röle qu’y joua Bonaparte. Le grand mouvement d’opinion qui se déelarait alors contre le gouvernement directorial n’avait rien de royaliste en principe; il n’avait pas pour but de rétablir les Bourbons, pas méme d’abolir directement la Constitution de l’an III. Il pouvait réunir tous ceux qui voulaient un ø-ouvernement ferme et niodéré, arvetant la Revolution, sans détruire ö
ce qu’elle avait fait d’utile, et s’occupant avec des chances d avemr de relever la France. Une partie du Directoire, non seulement Fanden royaliste Barthélemy, mais encore le régicide Carnot, voulaient contribuer å son succés. Le protege de Garnot, Bonaparte, auiait pu s’entendre avec la majorité des Conseils pour renverser, ou soumettre aux projets que Fon poursuivait, la majorité du Directoire. Mais 1 attitude des royalistes qui s’y mélérent, leurs prétentions surannées, leurs arriére-pensées, en détachérent les bommes qui pouvaient faire réussir (entreprise et qui, tels que Carnot, n en furent pas nioins compris dans la proscription.
Vaublanc, Fiévée, Ramel et la plupart des contemporains, disent clairement ou laissent entrevoir Is véritabls caractére cis pes événc-ments, caractfere qui rend encore plus odieuses les mesures prises palles trois directeurs, en opposition formelle avec la volonté nationale. Une seule citation suffira å le montrer.
« Les triumvirs, dit Ramel, et les représentants des triumvirs me diront peut-étre que j’avoue moi-méme que la liberté a été en danger ål’époque du 18 fructidor; je suis loin de vouloir le nier. Mais la constitution était une sauvegarde; il fallait citer les coupables devant la haute cour nationale et non les déporter arbitrairement. Il fallait surtout ne pas confondre ceux qui ne s étaient jamais vus et étaient diamétralement opposes cl opinion. Qu. avais-je de commun avec MM. Brotier et Lavilheurnois? A Londres, l’on dit que c’est moi qui les ai dénoncés; dans ce temps vous me faites conspirer avec