Napoleon 1er Et Son Temps

PROCLAMATION. — DÉPART DE L’EXPÉDITION. 155 nier sujet, sur lequel il avait toute ime théorie. La politique, les intéréts d’Etat lui semblaient seuls matiére tragique, et tout ce qui n’était qu’amour, combat de cæur, jusqu’å Zaire inclu-sivement, il le renvoyait å la comédie. M. Arnault s’était attaché å sa fortune, il était de ceux qui partirent avec César pour Alexandrie. » C’était surtout a lui que Bonaparte confiait ses gouts littéraires, et l’on sait qu’ils composérent en commun le cinquieme acte des Vénitiens. Mais ce n’étaient que des passe-temps d’un bomme de génie. La flotte allait arriver devant Malte, et Bonaparte était résolu å un conp dont la hardiesse allait étonner l’Europe. L’ile de Malte pas-sait pour imprenable; elle commandait la Méditerranée et était d’une importance ca-pitale pour assurer le succés de l’expédition. L’ordre de Saint-Jean, qui la possédait alors, était en pleine déca-dence; la plupart des Chevaliers fréquentaient les cours de l’Europe et y dépensaient Fig. 61. — Vue cavalicre de la ville de Malte dans les amusements d’une vie oisive et licencieuse les revenus de leur commanderie. C’étaient pour la plupart des cadets de families