LA PRESSE APRÉS LE 18 BRUMAIRE.
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exerja toujours une tres grande influence sur le gouvernement. Les officiers publics ne pouvaient étre poursuivis pour faits relatifs å leurs fonetions qu’en vertu d’une autorisation de ce Conseil; ils étaient alors passibles des tribunaux ordinaires.
Le Conseil d’Etat, comme la plupart des institutions de la nouvelle France qui ont dure, se rattachait de quelques cotés aux anciennes traditions de notre pays et rétablis-sait, en l’accommodant au nouvel ordre de choses, le conseil des parties ou conseil de Tancienne monarchie.
On aura remarqué que cette Constitution ne disait rien de la liberté de la presse. L’omission ne fut gufere remarquée, car on n’avait pas
Fig. 91. — Roger-Ducos. D’aprés un doeument du temps.
précisément joui de cette liberté pendant la Révolution. Les clubs avaient été la principale expression des passions populaires et, lors-que lesjournaux avaient recommencé å jouer un role avant le 18 fruc-tidor, ils s’étaient surtout signalés par leurs attaques contre le parti révolutionnaire. Par un reglement de police du mois de mårs 1800, le Premier Consul supprima jusqu’å la paix tous les journaux, å l’ex-ception de treize nommément désignés : le Moniteur universel, le Journal des Debats, le Journal de Paris, le Bien informe, le Publiciste, l’A-mides loisf'A Clef du cabinet,\e Citoy en fr anqais, la Gazette de France, le Journal des bommes libres, le Journal du soir, le Journal des dé-fenseurs de la patrie, la Décade philosophique. De plus, ces journaux étaient avertis qu’ils pouvaient immédiatement étre supprimés par simple mesure administrative s’ils attaquaient la Constitution, l’armée