MOLLIEN.
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« Ce n’est pas des conseils que j’attends, reprit vivement le Premier Consul, mais des avertissements, et il faut les chercher ä toutes les sources. » Il ajouta qu’il avaiü des ministres honnétes, mais que les circonstances demandaient des bommes extraor-dinaires. Puis, avec une volubilité et uue vivacité d’expression incomparables, il fit å sa maniére, dit M. Mollien, l’énumération des devoirs et des qualités d’un ministre, et, å. la suite, le portrait de chacun de ceux remplissant alors ces fonctions. « Vous le voyez, répéta le Premier Consul en terniinant, je ne me laisse pas imposer par
Fig. 97. — Nicolas-Fran^ois Mollien. D’aprés une gravure de 1814.
les reputations... Les anciens services, je ne les estime que comme une école dans la-quelle on doit avoir appris å mieux servir. En peu de temps, je suis de venu un vieux administrateur; l’art le plus diffioile n’est pas de choisir les hommes, mais de donner aux hommes qu’on a choisis toute la valeur qu’ils peuvent avoir. »
Bientot aprés, le Premier Consul, qui avait pour Mollien une estime croissante, le chargeait de lui adresser tous les jours directement, sans l’intermédiaire du ministre des finances, un rapport sur les événements financiers de la journée, les dispositions de la bourse et les divers faits commerciaux se rattachånt aux opérations qu’on y faisait.
Ainsi Bonaparte s’occupait, avec l’intelligence et la précision de
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