CAPITULATION DE GÉNES. — MONTEBELLO.
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Tende, lui fit perdre 10.000 bommes et ruina son armée. Suchet se håta de marcher sur Genes, mais c’était un jour trop tard. Ott, quelques heures avant de s’éloigner, avait obtenu de Masséna l’éva-cuation de la ville.
Dés le 23 mai, le pain d’avoine et de féves auquel on avait été ré-duit depuis quelques jours fit défaut, et on dut avoir recours å un mélange d’amidon, de graine de lin et de cacao dont on formait un pain affreux que les estomacs les plus robustes pouvaient å peine supporter; encore en restait-il å peine deux onces par bomme le jour de la capitulation (4 juin). Quinze mille habitants avaient péri de mi-sére. Malgré cette situation désastreuse, Masséna menagait de se faire jour si on ne permettait pas å l’armée de sortir librement avec armes et bagages et avec la faculté de combattre lorsqu’elle aurait dépassé les ügnes des assiégeants. Les blessés et les malades, obligés de rester dans Genes, devaient étre nourris et soignés par les Autrichiens et rendus ensuite å l’armée. Masséna obtint ce qu’il voulut. Il exi-gea aussi la promesse qu’aucun Génois ne serait inquiété pour les opinions émises et que les biens comme les personnes seraient res-pectés. Les généraux refusant de s’engager å reconnaitre le gouver-nement que les Génois s’étaient donné en 1797 : « Eh bien! faites ce que vous voudrez, s’écria Masséna; mais je vons déclare qu’avant quinze jours je serai de retour dans Genes. » Un officier autrichien, M. de Saint-Julien, lui répondit : « Vous trouverez dans cette place, Monsieur le général, des hommes å qui vous avez appris å la dé-fendre. »
Cette admirable défense de Genes avait accru la gloire du vain-queur de Zurich et permis la réussite du plan général des opérations; mais par combien d’efforts et de pertes ce résultat était obtenu! En-viron la moitié des soldats (7.000 sur 15.000) étaient tués ou hors de combat. Les trois quarts des officiers étaient tués, blessés ou prisonniers.
A peine la capitulation était-elle signée que Ott, d’aprés les ins-tructions pressantes qu’il avait regnes de Mélas, se dirigeait en toute hate sur Plaisance par le col de la Bocchetta. Il fallait empécher les
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