LOUIS XVIII ET BONAPARTE. — COMPLOT D’ARÉNA.
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Les rapports que Louis XVIII recevait de ses agents å Paris étaient bien faits d’ailleurs pour lui oter ses derniéres illusions.
« Il existe encore en France, disait l’un d’eux, nombre de personnes qui supposent ä Bonaparte des intentions royalistes et qu’il travaille intérieurement pour Votre Ma-jesté, ce qui riest surement pas. On lui a fait malheureusement å ce sujet des propositions trop formelles et trop peu secrétes, ce qui l’a plutöt éloigné que rapproché de cette mesure. Du caractére dont il est, il ne vent aucun conseil qui lui öte le mérite
Fig. 106. — Champignons répnblicains (caricature du temps).
1. Le ROI de Prusse : « Dieu comme <;a poussel... c’cst effrayant. »
2. L’EMPEREUR de RUSSIE : « Qa serait bien ngréable å manger. »
3. L’EMrEREUft d’Autriche : « N’y touches pas, conipöre, c’cst vénéneux. »
apparent d’étre le créateur de ce qui peut, suivant lui, le conduire å la gloire et ä l’immortalité. (Mémoires de Fauche-Borel, t. II, p. 353-368.)
Les royalistes virent qu’ils n’avaient d’autre moyen de réussir que les conspirations, qu’ils n’avaient de chances d’arriver que par l’as-sassinat de Bonaparte! Les Jacobins les devancérent. Le sculpteur Ceracclii, le peintre Topino-Lebrun, un ancien député du Conseil des Cinq-Cents, Aréna, un ancien employé du coniité de Salut public, Demerville, projetérent d’assassiner le Premier Consul å l’Opéra.
Cette conspiration était toute inspirée des souvenirs de l’antiquité et de la « haine contre les tyrans ». Ce mélange d’idées fausses et de sentiments généreux, de légé-