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NAPOLEON Ier.
éclatants å coté de fautes de gofit et de grossiéres erreurs. Le style a de la chaleur et de l’éclat, mais il péche souvent par l’emphase, si chére alors å tant d’écrivains! Quant å la grammaire et å l’ortho-graphe, il les oublie quelquefois : mais ce sont de trop légbres imper-fections pour qu’il soit équitable de les relever cliez un liomme dont les lettres, les proclamations et les récits militaires sont restes des modales.
Nous croyons utile de donner ici la liste de ces premiers écrits de Napoleon ; rien ne montre mieux l’activité dévorante de eet esprit avide de tout connaitre et de tout faire. En 1785, å Tage de seize ans, il écrit un Mémoire sur Téducation des jeunes Mainotes, qui est bientot suivi d’un Prajet de reforme des écoles militaires. — Nous trouvons ensuite un Roman corsé qui a pour sujet la dramatique histoire de Vaina d’Ornano et de Sampiero; — un autre petit ouvrage sur le comte d’Essex; — Le Masque proph'ete, conte oriental, — une méditation sur le suicide; — un dialogue sur l’amour. Ces ouvrages appartiennent aux années 1786-8. Mais il prépare en méme temps un Mémoire sur la manierede disposer les pieces de canon potir lejet des lomles, des Recherches stir la cyclotde, des extraits aveo commentaires d’auteurs de tonte es-péce, Platon, Strabon, Hérodote, Diodore de Sicile, Mably, Filangieri, Necker, Adam Smith, etc., des Notes sur l’histoire de tous les pays. Mais bientot il va sjexercer sur des sujets plus actuels et la politique va surtout l’occuper. On a retrouvé le programme d’une Dissertation sur l’autorite royale, qu’il écrivait å Auxonne å la fin de 1788.
On était a la veille de la Revolution. Bonaparte en accueillit avec admiration les premiers mouvements. Son arne généreuse et indépen-dante s’ouvrait tout entiére au grand souffle de la liberté qui agitait alors la France. A Valence, å Auxonne, ou il passa ensuite quelque temps, il prit part aux manifestations popülaires qui acclamaient l’æuvre de la Constituante. Les clubs s’y répandaient comme a Paris, il y figura et y paria chaleureusement. Son régiment était dévoué å la Revolution et il prépara un reglement pour l’associa-tion dite de la Calotte qui, dans chaque corps, réunissait les officiers subalternes au-dessous du grade de capitaine.
L’origine de cette association de camaraderie et d’assistance mutuelle remoniait ä une réunion de francs buveurs et de gais railleurs qui s’était formée å la fin du regne de Louis XIV dans les propres antichambres du roi, parmi les officiers