LEGION D’HONNEUR. — DISCÜSSION.
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des Grecs et des Romains. Napoléon lui donna une legon d’histoire, et, répondant ä ceux qui avaient cité lespeuples anciens, dit: « On nous parle toujours des Romains! II est assez singulier que, pour refuser les distinotions, on eite l’exemple du peuple chez lequel elles étaient le plus marquées. Est-celä connaitre l’histoire ? Les Romains avaient des patriciens, des Chevaliers, des citoyens et des esclaves. Ils avaient pour chaque chose des costumes divers, des mæurs différentes. Ils décernaient en récompenses toutes sortes de distinotions, des noms qui rappelaient des services, des couronnes murales, le
Fig. 125. — Napoléon aux Invalides distribue des croix de la Légion d’honneur. Tableau de Debret. (Musée- de Versailles.)
triomphe!... Je défie qu’on me montre une république ancienne et moderne dans laquelle il n’y ait pas eu de distinotions (1). »
Le principe des récompenses admis, on insistait pour qu’on se bornåt å les appliquer aux faits de guerre d’une appréciation beaueoup plus précise et ayant un objet clair et limité. Napoléon réponelit å ces
(1) Al’appui de l’opinion de Napoléon, il nous suffira de rappeler l’exemple de Sicinius Dentatus, surnommé l’Achille romain. Aulu-Gelle (livre II, ch. xi) rapporte que, pour ses actions d’éclat, il avait mérité 83 colliers, 60 bracelets d’or, 18 lances et 25 harnais.