ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
NAPOLEON Ior. 3G0 i objections en s’adressant surtout au général Mathieu Dumas, qui avait tres vivement soutenu (opinion contraire. « Ces idées, dit-il, pouvaient étre bonnes du temps de la chevalerie et du régime féodal, ou lorsque les Gaulois furent conquis par les Francs. La nation était esclave; les vainqueurs seuls étaientlibres; ils étaient tout; ils l’étaient comme militaires. Alors, la premiere qualité d’un général ou d’un chef était la force corporelle. Mais quand ce Systeme changea, quand on substitua les corps organisés, les phalanges macédoniennes, les masses, au Systeme militaire des Chevaliers, il en fut tout autrement. Ce qui décida du sort des batailles, ce fut le coup d’æil, la science : on en peut voir la preuve dans ce qui se passa aux batailles d’Azincourt, de Crécy, de Poitiers. « Le changement de Systeme militaire, et non l’abolition du régime féodal, dut done modifler les qualités nécessaires au général. D’ailleurs, le régime féodal fut aboli par les rois eux-mémes, pour se soustraire au joug d’une noblesse capricieuse et turbulente. Ils affranchirent les communes et eurent des bataillons formås de la nation. L’esprit mi litaire, au lieu d’étre resserré dans quelques milliers de Francs, s’étendit.å tons les Gaulois. Il ne s’affaiblit point par hi. Au contraire, il acquit de plus grandes forces. La découverte de la poudre ;'i canon eut aussi une influence prodigieuse sur le changement du Systeme militaire et sur toutes les conséquences qu’il entraina. Depuis cette revolution, qui est-ce qui a fait la force d’un général? Les qualités civiles, le coup d’æil, le calcul, l’esprit, les connaissances administratives, l’éloquence, non pas celle du jurisconsulte, mais celle qui convient å la téte des armées, et enfin la connaissance des bommes. Tout cela est civil. Ce n’est pas maintenant un homme de cinq pieds dix pouces qui fera de grandes choses. « Dans tous les pays, la force eede aux qualités civiles. Les baionnettes se bais-sent devant le prétre qui parle au nom du ciel et devant l’homme qui impose par sa science. J’ai prédit å des militaires qui avaient quelques serupules que jamais le gouvernement fcilitaire ne prendrait en France å moins que la nation ne fut abrutie par cinquante ans d’ignorance. Toutes les tentatives échoueront et leurs auteurs en seront victimes. Ce n’est pas comme général que je gouverne, mais parce que la nation croit que j’ai les qualités civiles propres au gouvernement. Si elle n’avait pas cette opinion, le gouvernement ne se soutiendrait pas un mois. Il faut entendre le soldat lui-méme au bivouac. Je savais bien ce que je faisais, lorsque, général d’armée, je prenais la qualité de « membre de l’Institut ». J’ébais sur d’étre compris méme par le dernier tambour. « Il ne faut pas raisonner des siécles de barbarie aux temps actuels. Nous sommes trente millions d’hommes réunis par les lumiéres, la propriété, le commerce. Trois ou quatre cent mille militaires ne sont rien auprés de cette masse. Outre que le général ne commande que par les qualités civiles, des qu’il n’est plus en fonetions, il rentre dans Fordre civil. Les soldats eux-mémes ne sont que les enfants des citoyens. L’ar-mée, c’est la nation. Si l’on considérait le militaire, abstraction faite de ces rapports, on se convaincrait qu’il ne connait point d’autre loi que la force, qu’il rapporte tout ä