CODE CIVIL. — PORTALIS. — TRONCHET. — NAPOLEON. 365
ces habitudes ne sont pas des vices. On raisonne trop souvent comme si le genre humain finissait et commengait å cliaque instant, sans aucun. ordre de communication entre une génération et celle qui la remplace. Les générations, en se succédant, se mé-lent, s’entrelacent et se confondent. Un législateur isolerait ses institutions de tout ce qui peut les naturaliser sur la terre, s’il n’observait avec soin les rapports naturels qui lient toujours, plus ou moins, le présent au passé et l’avenir au present, et qui font qu’un peuple, å moins qu’il ne soit exterminé ou qu’il ne tombe dans une dég'radation pire que l’anéantissement, ne cesse jamais, jusqu’å un certain point, de se ressembler å lui-méme.»
Fig. 128. — Plan de la route du Simplon construite par les Fran^ais de 1800 å, 1807.
Mais, malgré la variété de ces sources, le Code civil n’est pas une compilation. C’est une composition qu’il faut y voir. « Un conseil de sages, enhardis par un héros, profita, dit Sainte-Beuve, du moment décisif ou la nation, profondément remuée, se trouvait tout å coup replacée sous un meilleur génie et associait la vigueur d’un nouveau peuple å la maturité d’un. peuple ancien. »
Le nouveau Code civil regut plus tard le nom de Code Napoléon, et la postérité a confirmé ce titre. Non seulement l’impulsion générale venait de Napoléon, mais aucun jurisconsulte de profession ne prit plus de part å sa rédaction meme. Sur cent neuf séances de discussion (1) au
(1) Les minutes de ces discussions, avec des notes manuscritea de Cambacérés et de Bonaparte, monument unique dans ce genre, ont été brulées par la Commune.