SON HOLE ACTIF EN CO11SE.
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par endroits éloquent et passionné. Lu dans un dub populaire, il excita l’enthousiasme et désigna å tous les regards le jeune officier, qui terminalt sa lettre par une måle invocation aux fondateurs de la liberté t'rangaise, indistinctement unis, Péthion et Robespierre, Bailly et Lafayette. On vit en lui le représentant futur de la liberté corse conciliée avec l’attachement å la France : on commenga å prononcer son nom aprés celui de Paoli.
Il revint alors en France : mais il n’y resta que peu de temps : d’Auxonne, il retourna å Valence Lå, il continua å fréquenter les reunions populaires et entra au club de la Société des Amis de la Constitution. Il en fut un des orateurs les plus ardents. La politique maintenant l’occupe avec passion. Il écrit : « Ce pays-ci est plein de zéle et de feu... On fit, il y a quinze jours, la pétition que le roi fut jugé. Ce régiment est trés sur en soldats, sergents, et la moitié des officiers. » Il propose la fédération. des sociétés patriotiques de tonte cette région. Malgré cette ardeur révolutionnaire, il conti-nue toujours å suivre atten ti vement les affaires de la Corse, oü son
intérét, comme son cæur, le rappellent : pour jouer un role actif,
il faut étre lå. Il obtint un congé au mois d’octobre 1791, sous
prétexte d’aller régler les difficultés soulevées par la mort de son
grand-oncle, l’archidiacre Lucien : désormais nous le verrons, pendant pres de deux ans, mélé å tous les événements dont la Corse fut le théåtre.
Paoli y était revenu et y avait été acclamé : tous les souvenirs
terons ici la liste des principaux opuscules de Bonaparte : on verra par ceux que nous avons déjå, cités, comme dans ceux qui suivent, qu’å partir de 1789 c’est la politique qui est sa principale préoccupation. Au moment oü la question de la Constitution civile du clergé passionné les esprits, il écrit une etude sur les libertés de l’Église gallicane, la Sorbonne, la bulle Unigenitus, travail qui té-moigne d’études théologiques vraiment sérieuses, chose bien imprévue dans un jeune officier, mais qui annonce le futur auteur du Concordat. En 1793, il fait un Mémoire sur la Positionpolitique et mi-litaire de la Corse au Ier juin, mémoire ou il dénonco la révolte de Paoli et de son parti qui veut se détacher de la France et oü il indique les moyens de réduire l’insurrejtion. Mais il n’y eut qu’une seule de ses productions, imprimées ou non , qui attira sérieusement alors l’attention du public, ce fut le Souper de Beaucaire, publié å Avignon en avril 1793. Le souper de Beaucaire est un dialogue qui est censé avoir licu le 20 juillet 1793 entre deux ncgociants marseillais, un Ni?ois, un fabricant de Montpellier et un militaire. Le militaire, qui y joue le principal role, s’attache å montrer la folie de l’insurrection du Midi contre la Convention, (Voy. Rapetti, Bibliographie de l’article Napoléon, dans la Biographie générale.)