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NAPOLEON I°r.
Joseph Bonaparte, — l’architrésorier, Lebrun, — le connétable, Louis Bonaparte, — le grand ainiral, Murat, — tels étaient ces six digni-taires. Le choix d’un officier de cavalerie pour une fonction maritime permettait de juger de la valeur pratiqué de ces titres pompeux.
La création des grands officiers de (Empire, — 16 maréchaux, sans compter les maréchaux sénateurs, liuit inspecteurs généraux des diverses armes, et les grands officiers civils de la couronne, — méritait d’étre mieux accueillie. Les choix étaient de nature å satisfaire (opinion. Sans compter les maréchaux sénateurs, Kellermann, Lefebvre, Pérignon, Sérurier, sur les 16 places de maréchaux, 14 furent données immédiatement å Jourdan, Berthier, Masséna, Brune, Murat, Besseres, Moncey, Mortier, Soult, Davout, Lannes, Ney, Augereau, Bernadotte, qui devait surtout ce titre å saparenté (1). Gouvion Saint-Cyr, qui au-rait mérité d’étre dans cette liste, fut colonel général des cuirassiers (2); Junot, Baraguey-d’Hilliers, Marmont furent nommés colonels généraux des hussards, des dragons, des chasseurs. Marmont, malgré sa jeunesse, ne fut pas satisfait, et exprime dans ses Mémoires son mécontente-ment de n’avoir pas été compris parmi les maréchaux. Marescot fut inspecteur général du génie; Songis, de l’artillerie ; l’amiral Bruix, inspecteur général des cötes de l’Océan; l’amiral Decrés, des cotes de la Méditerranée.
Toutes les cours de l’Europe, sauf la Russie, la Suéde et l’Angle-terre, reconnurent le nouveau souverain, Francois II, empereur élu d’Allemagne, érigea å cette occasion ses Etats héréditaires en empire d’Autriche, « pour garder la parité avec la nouvelle maison de France et se mettre au niveau des principaux monarques de l’Europe pour ce qui regarde les titres ».
Le comte de Provence, de Varsovie ou il s’était retiré, fit contre le titre que prenait Bonaparte une protestation solennelle, ou il essayait
(1) Les autres maréchaux nommés sous l’Empire furent: Victor (1807), Oudinot, Macdonald, Marmont (1809), Suchet (1811), Gouvion Saint-Cyr (1812), Grouchy (1815), et le Polonais Poniatowski (1813). L’Autrichien Schwartzenberg fut nommé feid-maréchal sur la demande de Napoléon, en 1812.
(2) On peut s’étonner de ne pas voir, parmi ]es noms de ces grands officiers, celui de Lecourbe. Mais son attitude dans le proces de son ancien général, Moreau, sa fidélité aux sentiments républicains, f urent pour lui la cause d’une disgrace des plus honorables, qu’il ne fit rien pour prévenir ou atténuer. Son frére, qui était magistrat, suivit son exemple.