PROTESTATIONS CONTRE L’EMPIRE. — LOUIS XVIII.
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de confondre sa cause avec celle de tous les souverains. Napoléon la fit insérer dans le Moniteur, en la faisant accompagner d’un article ou on lisait : « L’intérét des peuples fait les rois, et la force nationale les sou-tient. Quand ils n’ont plus pour eux ni l’un ni l’autre, ils rentrent dans la foule des indiviclus... La Révolution a jeté entre la France et les Bourbons un mur de diamant... Aujourd’hui que la dignité impériale est élevée sur les ruines de la monarcliie, que tous les intéréts nou-
veaux ont un centre fixe, tout
est fini pour les Bourbons. »
Il semblait qu’il eut le droit de parler ainsi. Le plébiscite du 15 brumaire an XIII (6 no-vernbre 1804) avait donné 3.572.329 oui,contre 2.569 non. Cependant, quoique ce nouveau changement constitutionnel ne fut pas, comme l’avait été le Consulat, le résultat d’un coup d’Etat, la constitution de l’an XII fut votée avec moins de confiance que celle de l’an
Fig. 137. — Le maréchal comte Pérignon, sénateur, gouverneur de Barme, puis de Naples. D’aprés Rocheroux.
VIII. La transformation qu’elle consacrait était-elle nécessaire, était-elle inévitable? L’Empire était-il implicitement contenu dans le Con-
sulat?
La brochure de Camille Jordan, publiée en 1802 : Vrai sens du vote national sur le Consulat a vie, répondait cl’avance å cette question. Le Premier Consul avait la réalité du pouvoir, l’æuvre déja accom-plie pouvait etre assurée sans qu’on eut å renouveler une dignité dont le nom seul était, pour celui qui en était investi, un appel a l’ambition et å la vaine gloire. La tranquillité de la France seniblait assurée pour l’avenir, puisque le Premier Consul avait le droit de designer son successeur. En tout cas, il était prudent de ne rien précipiter, la France pouvant revenir plus tard, dans des circonstances ou Fon pourrait faire plus de part a la liberté, å son gouvernement traditionnel.