LA GRANDE ARMEE QUITTE LE CAMP DE BOULOGNE. 423
Le 27 aoüt, Napoléon expédia ses derniers ordres aux sept chefs de corps de la Grande Armée. Ils devaient se mettre en mouvement dés le lendemain de la réception de ces ordres; l’armée de Bernadotte ne pouvait agir que le 2 septembre, mais pour le camp de Boulogne les ordres s’exécutérent dés le 29 au matin; le secret le plus grand fut ob-servé, il ne fut confié qu’å Berthier, chef d’état-major général, et å
Fig. 146. — Vue du port et rade de Boulogne. Gravure du temps.
Daru, Intendant général de la Grande Armée. Daru dut aller å Paris pour expédier lui-méme les ordres, sans mettre aucun commis dans la confidence. Napoléon laissait croire qu’il envoyait seulement 30.000 bommes sur le Rhin. La rapidité n’était pas moins nécessaire que le secret pour le succés complet de ses grandes opérations.
« C’était un jeudi soir, dit Coignet, que nous devions mettre å. la voile pour arriver sur les cötes d’Angleterre le vendredi; mais å dix heures du soir on nous fit débarquer, sac au dos et partir pour le Pont de Briques pour déposer nos couvertures. O’étaient des cris de joie. Dans unehcure toute l’artillerie étaiteu marche pour la belle ville d’Arras. Jamais on n’a fait une marche aussi pénible. On ne nous a pas donné une heure de soni-meil: jour et nuit en marche par pelotons. On se tenait par rang les uns aux autres