SURPRISE DES FONTS DE VIENNE. — HOLLABRUNN.
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laissé occuper les ponts qui les reliaient. Mais le pont le plus important, celui du grand bras, était miné, et le comte d’Auersperg, avec de l’artillerie et 7 ou 8.000 bommes, se tenait ä l’entrée sur la rive gauche. Murat et Lannes font avancer leurs grenadiers derriére les plantations touffues des bords du fleuve, et avec quelques aides de camp se dirigent vers la téte de pont. Un artilleur qui les aperjoit se présente une méche ä la main pour faire sauter la mine. Le colonel Dode l’arréte : un armistice va étre signé, et avant de rien entreprendre, il faut que les généraux franQais obtiennent une entre-vue avec le comte d’Auersperg. Les canonniers autrichiens les conduisent vers leur
Fig. 153. — L’armée fran^aise marchant sur Vienne traverse le défllé de Mælk (10 nov. 1805). Musée de Versailles.
A droite se voient les bftt'iments du monastére, qui passait pour le plus riche de l’Allemagne et qui nourrit pendant six jours l'armée de Napoléon en 1809.
chef et ils ont avec lui une conférence sous la bouche méme des canons ennemis. Pendant ce temps-lå une colonne de grenadiers s’avance å la faveur du rideau d’arbres qui la cache aux Autrichiens. Mais, parvenue å l’entrée du pont, elle est apcrgue par eux. A ce moment, dit-on, un sous-officier s’approche du général comte d’Auersperg pour lui signaler la manæuvre des Frangais que son entretien avec Lannes, Murat et Bertrand l’avait empéché d’apercevoir. Mais Murat, se jetant devant le sous-officier avec indignation:« Comment, général, est-ce lå cette discipline autrichienne si vantée ? permettrez-vous que le premier soldat venu vous adresse ainsi la parole’et interrompe notre entretien ? » D’Auersperg fait signe de la main au sous-officier de s’éloigner et, quand son attention se porte enfin sur le pont, il était couvert de grenadiers qui déjå désarmaient ses artilleurs. Il fut consterné, mais il n’y avait plus de reméde et il dut battre en retraite au plus vite.