EL DOS DE MAYO. — ENTREVUE DE BAYONNE.
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l’Espagne. Les grandes villes imitérent l’exemple de la capitale et massacrérent les Frangais qui se trouvaient dans leurs murs. Napoléon et Charles IV attribuérent au parti de Ferdinand cette sanglante ré-volte, et le vieux roi voulut coiitraindre le prince å renoncer sans con-dition å ses droits au trone d’Espagne. Napoléon lui-méme assista
Fig. 199. — Lecture de nouvelle de l’entrée des Fran^ais dans Madrid par le premier ministre d’Angleterre au roi Georges et å son conseil.
å une scéne rév.oltante, dans laquelle le roi et la reine s’empörteren t au point de lever la main contre leur fils.
« Nous ne perdimes pas un mot de tout ce qui fut dit å cette occasion, raconte un témoin caché de cette scene (le duc de Rovigo). Le prince de la Paix écoutait avec nous å la porte du salon, qui était en bois de sapin tres léger. Le roi Charles IV demanda d’un ton tres sévére au prince des Asturies : — As-tu des nøuvelles de Madrid ? — Nous n’entendimes pas la réponse du prince, mais le roi repartit vivement : — Eh bien, je vais t’en donner, moi. — Et il lui raconta ce qui s’était passé : — Crois-tu, lui dit-il, me persuader que tu n’as la aucune part å ce saccage, toi ou les» miséra-bles qui te dirigent? Était-ce pour faire égorger mes sujets que tu t’es empressé de me faire descendre du trone ? Dis-moi, crois-tu régner longtemps par de tels moyens ?