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NAPOLEON I".
victorieux, prets å descenclre sur Mantoue par la vallée de l’Adige.
A Pappel dc Huber, et surtoutd’Andreas Hoefer, aubergiste de Passeyer, qui, quoique pére de sept enfants, n’avait pas hésité ä se mettre å la töte du mouvement, les paysans s’étaient soulevés. Secondés par des troupes réguliéres de Chasteller et de Jellachich, ils avaient chassé les Franjais et les Bavarois. Une division de 3.000 bommes avait été réduite å capituler : le général Baraguey-d’Hilliers, campé pres de Rivoli, avait du se replier sur Vérone. Aprés Eckmühl, il avait fallu. envoyer dans le Tyrol le maré-chal Lefebvre, qui sembla d’a’bord apaiser l’insarrection; mais cette tranquillité ne devait pas durer plus de quinze jours.
L’archiduc Ferdinand luttait, en Galicie, contre nos auxiliaires, les Russes de Galitzin et les Polonais de Poniatowski. Ce fut une comédie : å Oulanowka, il y eut deux Russes tués et un blessé. Le major au-trichien, l’ayant appris, envoya des excuses au général russe : il croyait attaquer des Polonais. En revanche, les Russes faillirent plus d’une fois en venir aux mains avec les Polonais qui combattaient å leurs cotés.
Cependant Napoléon avait mis en réquisition les bateaux de la Ba-viére, les avait fait charger tle provisions et diriger sur Vienne, puis il en avait renvoyé une grande partie avec des malades et des blessés. Les autres devaient servir å construire un pont sur le Danube. Napoléon avait clioisi son point de passage au-dessous de Vienne, å un en-droit ou le fleuve est divisé par l’ile de Lobau en deux bras, celui de gauche, large de soixante toises, celui de droite de cent quarante.
Lobau .avait au moins une lieue de long et une lieue et deinie de large : il n’était done pas impossible cl’y faire camper 150.000 bommes. Six jours aprés l’entrée des Frangais å Vienne, toutes les me-sures étaient prises, et l’armée se mit å occuper l’ile de Lobau, le 19 mai. Environ 25.000 hommes francliirent méme le petit bras sous la protection des batteries et s’avancérent jusqu’aux villages d’Es-sling et d’Aspern. Malheureusement, l’armée ne put passer tout entiére, car, dans la nuit du 19 au 20 mai, le grand pont se rompit å la suite d’une erue subite du Danube. Les riverains en avaient profité pour abandonner au courant des poutres, des trones d’arbres et jusqu’aux moulins flottants des environs de Vienne. En méme tenips, l’archiduc Charles, averti du passage des Frangais, pa-