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NAPOLEON Ier.
de se distinguer devant la Grande Armée, refoulent tout devant elles et enfoncent le centre autrichien. « Le brave komme! » s’écrie l’Empereur en voyant l’attitude de Macdonald et de ses divisions. L’archiduc, débordé, recule. Masséna rentre å Essling, Davout occupe Wagram. Les Autrichiens prennent la route de Bohéme, mais en bon ordre.
Napoléon avait songé ä un autre plan de bataille. Des qu’il eut compris le projet
Hg. 218. — Bivouac de Napoléon sur le charap de bataille de Wagram. Tableau de Boehn. Musée de Versailles.
des Autrichiens de couper les Frangais du Danube, il aurait voulu les laisser s’engager complétement dans ce mouvement, puis les tourner eux-mémes avec sa droite et les jeter dans le fleuve. Il aurait eu un nouvel Austerlitz. Mais, malgré la puissance de son génie et le prestige qu’il savait exercer sur les troupes, Napoléon était prudent dans l’exccu-tion. Il tenait toujours compte des éléments qu’il avait sous la main et modifiait ses plans en conséquence. Il craignit que des troupes jeunes n’eussent pas assez de sang-froid pour se 1 aisser tourner sans trouble : « Nos soldats étaient toujours braves, di-sait le maréchal Macdonald, å qui Fon reprochait d’avoir forme ses divisions en masses profondes, comme s’il eüt douté du courage de ses bommes; mais, ajoutait-il, ils étaient mal cousus ensemble. » Trois généraux gagnérent ä cette bataille la dignité de