ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
552 NAPOLEON Ier. je vous fais gråce, m’en saurez-vous gré ? — Je n’en chercherai pas moins åvous tuer, ä moins que vous n’assuriez la paix de mon pays. » Napoléon fut vivement ému de la vue de ce fanatisme patriotique et de cette haine, qui ne s’adressait plus aux principes de la Révolution frangaise mais å sa personne. Il dit ä M. de Champagny : «Il faut faire la paix, Les points essenbiels sont conservés. Négociez et transigez. » Lc 13 octobre, Frédéric Staps était fusillé. Au moment cle l’exécution, des coups de canon se firent entendre. « Qu’est-ce ?» demanda-t-il. — La paix qui est conclue, que l’on annonce. » Staps tomba å genoux et remercia Dieu : il regardait cette paix comme le prix de son sacrifice. La conduite de Staps avait pour mobile l’amour de la grande patrie allemande et de la liberté. Hæfer, dont on a voulu le rapproeber, aurait eu peine å, comprendre les sentiments de l’étudiant saxon. Il défendait ses montagnes contre le maitre qu’on vou-lait lui imposer et combattait pour son souverain traditionnel, pour sa religion; son patriotisme était moins étendu, plus simple, et ne l’aurait jamais conduit au crime. Il avait repris les armes ä la nouvelle de la victoire de l’archiduc Charles ä Essling, force Lefebvre å reculer jusqu’en Carinthie, et il était resté maitre incontesté du Tyrol. Mais å l’arrivée des troupes du vice-roi d’Italie, il comprit que toute résistance était impossible et rentra dans son auberge de Passeyer, pendant que Lefebvre entrait å Inspruck (19 mai). Tout a coup la nouvelle se répand que les Autrichiens étaient vain-queurs å Aspern. Il se remet å la téte des insurgés. En quelques jours les Alpes, depuis Laybach jusqu’å Constance, sont en pleine révolte; les Tyroliens occupent les routes d’Allemagne, d’Italie, menacent la Suisse, la France, la Valteline, occupent méme, en Italie, Bellune, Feltre, etc. Pourtant la lutte était trop inégale : les bandes insurgées furent dispersées. Lefebvre mit å prix la téte de Hæfer. Les lieutenants du proscrit, Speckbacher et Haspinger, réussirent å passer la frontiére. Hæfer se cacha dans les montagnes et refusa de quitter sa terre natale. Lorsqu’on lui disait que sa cachette pouvait étre révélée aux Fran gals : « Je veux voir, répondait-il, s’il y aura un traitre dans le Tyrol. » Il finit par se livrer lui-méme lorsqu’il se vit cerné dans sa retraite. Le commandant de la forteresse de Mantoue, devant lequel il fut amené, essaya de l’attacher au service de la France : & Je reste fidele å mon empereur Frangois, » ré-pondit le montagnard. La commission militaire qui le jugea fut plus d’une fois émue de pitié et d’admiration. par sa simplioité héroique. Il ne fut pas moins condamné å mort, fusillé le 20 février 1810 et enterré dans un jardin. En 1823, quelques officiers tyroliens déterrérent ses ossements, qui farent rapportés å Inspruck, ou ils furent réunis ä ceux de Speckbacher et de Haspinger dans l’église des Franciscains. Le monument qui les couvre s’éléve non loin du splendide mausolée de l’empereur Maximilien. Mais cette merveille de l’art allemand ne fait pas oublier la tombe de l’humble paysan dans lequel le Tyrol voit avec raison son héros national. Pour empéeher une nouvelle révolte du Tyrol, Napoléon réunit au royaume d’Italie une partie du Tyrol italien. La Baviére regut en échange Ratisbonne. Le Pusterthai, c’est-å-dire les vallées supérieures