LA GUERILLA. — SYSTEME MILITAIRE DE WELLINGTON. 571
armes comme point d’appui, le moindre faux pas pouvant les faire rouler dans un abime. Des lors, il n’y avait plus d’ordre dans la colonne. Malheur å elle, si elle était surprise dans eet etat de dispersion par l’ennemi embusqué au passage d’un défilé. Posté d’avance et sur de son tir, l’Espagnoldésignait ä haute voix, avec un raffinement de eruauté, la victime qu’il voulait atteindre : « A l’officier! au sergent! » etl’of-ficier ou le sergent tombaient frappés ä mort. Les prisonniers non blessés étaient sou-
Fig. 232. — Lignes de défense de Torrés-Védras.
Ouvrages. Canons.
ir* ligne..............70 319
2* ligne.............. 69 215
3* ligne avec réduit. 13 94
152 628
Hommes. Développement.
18.683 46.000“
15.444 38.000
» 2.700
34.127 86.700
vent pendus ou brulés vifs. Il n’était pas rare que les privations vinssent s’ajouter å ces périls et å ces fatigues: celle de l’eau était la plus cruelle. Aprés plusieurs heures de mar-che par une température brülante, une source était signalée par le guide de la colonne, mais encore ä une distance éloignée ; quelques soldats, hors d’espoir de 1 atteindre, s ar-rétaient, sentant leurs forces défaillir. Ils périssaient, sous les yeux de leurs camarad.es, de chaleur, de fatigue et de soif. Les femines, les vieillards, les enfants mémes pre-naient part, comme ils le pouvaient, å cette guerre sans merci. « J’ai vu, dit M. de Rocca, j’aivu (aux environs de Ronda) un gargon de huit ans venir joner entre les