580
NAPOLEON Ier.
oublier dans une revue, si sommaire qu’elle soit, du mouvement philosophiae ä cette date. Pour l’érudition, l’Allemagne et la France se disputent encore le premier rang, que l’Allemagne va plus tard occuper seule, mais sans laisser sa rivale ä une aussi grande distance qu’elle l’a proclamé.
Aprés avoir jeté ce rapide coup d’æil sur l’état intellectuel de l’Europe pendant la période napoléonienne, nous nous bornerons désormais ä la France.
Napoleon et les letthes. — Pbix décennaux. — Jamais, au reste, le public n’avait semblé prendre plus de goüt aux institutions scientifiqu.es et littéraires, et la liste serait longue des établissements qui, sous le nom de lycées, athénées, etc.,
Les Arte. L’Étude. La Muslque. L’Honneur. L’Industrie.
Fig. 237. ___Figares allégoriques placées sur les colonnes de la place de l’Hötel-de-Ville å l’occasion des fétes
du mariage de Napoléon et de Marie-Louise. Composition de Prud’hon.
offraient au public, moyennant une rétribution variable, des cours, conférences ou concerts.
Napoléon aimait la grandeur sous toutes ses formes et savait quel lustre donne la gloire scientifique, littéraire et artistique å un empire, quelque glorieux qu’il soit déjå, par les armes. Il aimait d’ailleurs les lettres et surtout les arts pour eux-mémes. Quant aux Sciences, il les avait étudiées comme un homme qui en a besoin pour son métier. C’est å ce titre qu’il était entré å l’Institut. A Sainte-Héléne, il cherchait et trouvait quelque distraction dans la resolution de problémes de ma-thématiques supérieures. Il voulut non seulement proteger, mais encore diriger les arts les lettres et les Sciences, et fut trop porte parf ois å. les considérer comme un département de son administration. Une censure ombrageuse qui faisait mettre au piion VAllemagne de Mme de Stael, quoique l’auteur eut retranché ou modifié les passages que l’administration lui avait signalés, était faite pour décourager d’a-vance les écrivains supérieurs, qui ont en général d’autant plus d’indépendanoe qu’ils ont plus de génie.