POESIE. — LEBRUN. — J. CHÉNIEB.
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traducteur des Géorgiques, par ses poémes de la Pitié (1803), de VImagination, de TImmortalité de Varne (1802), des Trois regnes de la nature (1809), de la C'onver-sation (1812), ses traduotions de VÉnéide et du Paradis perdu. Il conservait ce-pendant, jusqu’å la fin de sa vie, cette habileté de versification et cette souplesse de style qui firent illusion å ses contemporains et pour lesquels on est trop dédaigneux aujourd’hui.
Lebrun, qui se rendait ridicule en se comparant å Pindare, a cependant de la force
Fig. 246. — La partie d’échecs.
(Cette gravure et les suivantcs sont tirées de ralbum : Dessins de costume moderne, publié å Londres par Henry Moses.)
et de l’éclat. Aprés avoir chanté la monarchie et la république, il avait encore le temps, avant sa mort, arrivée en 1807, de recevoir une pension de 6.000 francs de l’Empereur Napoléon. Si ses odes sont peu lues, il n’en est pas de méme de ses épigrammes, dont plusieurs sont de petits chefs-d’ceuvre. Cette union du talent ou des prétentions ly-riques å la précision d’un style mordant n’est pas rare, et le rival de Lebrun, dans l’épigramme, est tin poéte qui a aussi montré du talent dans l’ode et l’élégie : Joseph Chénier. Peu de ses contemporains ont été épargnés par le satirique. On y voit passer, mais sorts un jour bien différent, la plupart de ceux dont Chénier lui-méme parlera avec une rare impartialité dans son Tableau de la litteraturs. Il s’at-taque, comme Lebrun, å. ce malheureux Baour-Lormian, qui donnait trop bien prise