Napoleon 1er Et Son Temps
Forfatter: Roger Peyre
År: 1888
Sider: 885
UDK: 910
Editor Firmin-Didot et Cie
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G 04
NAPOLÉON Ier.
å Désaugiers qui, outre ses vaudevilles, voulut aborder le genre plus noble de la co-médie, ou il n’obtint pas les mémes succes.
La comédie de son temps, qui s’était d’ailleurs toujours soutenue chez nous depuis Moliére, a laissé des æuvres plus interessantes, plus vivantes que la tragedie. Picard montre une gaieté franche et naturelle, une entente de la scene, une bonhomie spirituelle, un talent d’observation dans la peinture des mæurs bourgeoises, qui permet-tent de le compter parmi nos premiers auteurs comiques de second ordre. Il a laissé plus de quatre-vingts piéces de valeur inégale: comédies, vaudevilles, opéras-comiques; ses chefs-d’ænvre sont : les Ricochets (1807), la PetiteVille (1801), les Deux Philibert (1816). A c6té de lui, il faut citer Charles Dupåty, frére du sculpteur, pour sa Prisen militaire (1803); Hoffmann, pour son Roman d’une heure (1803); Etienne, qui, aprés avoir donné, en 1803, les Maris en bonne fortune, en 1807, Brueys et Palaprat, se snrpassa dans les Deux Gendres, comédie en cinq actes et en vers qui parut en 1810. L' Intrigante (1813) fut interdite par la censure. — Le public accueillait toujours avec faveur les æuvres de Collin cI’Harleville : l’ Inconstant, l’Optimists, le Vieux Célibataire, représenté pour la premiere fois en 1792; mais, depuis cette date jusqu’å sa mort (1800), il n’avait fait que déeliner. Andri eux n’avait pas re-trouvé pour la Suite du Menteur (1803), le Vieux Fat (1810), et méme la Soirée d'Auteuil (1804), le succes qui avait accueilli les Et our dis. Mais il faisait paraitre des contes en vers, des épigrammes, qui ne seront pas oubliés ; car, s’ils ne montrent qu’un petit coté de l’esprit frangais, ils le représentent å, merveille. Tout le monde connait le récit du Meimier sans souci. Glaucon et Socrate, Cécile et Térence, la fable le Rat de ville et le Rat des champs, imitée d’Horace, peuvent lui étre comparés.
Ces petites piéces ont pour nous bien plus de prix que les longs poémes épiques ou descriptifs que recommandent aux seuls curieux les noms de Luce de Lancival (A chili e a Scyros), (1’Esménard (la Navigation), Parseval de Grandmaison (Philippe-Auguste), etc. Quelques petits poémes, parfois une seule piéce, ont suffi å sauver de l’oubli Bertin, Pakny, Legouvé (le Mérite des femmes), Michaud (lePrin-temps d’un proscrit), Soumet (la Pauvre Fille, couronnée par l’Académie en 1814), Fontanes (le Pécheur, sur un buste de Venus) et surtout Millevoye (1). Sa Chzite des feuilles parut la plus parfaite des élégies qu’eut encore produites la littérature frangaise. On s’étonne d’un pareil jugement lorsqu’on songe aux élégies d’André Chénier. Cet écrivain de génie, qui marque ane époque dans l’histoire de notre poésie et contribua plus que personne å en. renouveler la forme aussi bien que l’inspiration, n’était connu alors que par son role politique, et l’on pourrait raconter toute l’histoire du mouvement littéraire du commencement du siécle, sans méme avoir å citer son nom. Ses poésies ne furent publiées, et encore d’une maniére bien incompléte, qu’en 1819 (1). On va plutöt chercher des inspirations nouvelles dans les nuageux poémes d’Ossian, que la prédilection de Bonaparte a surtout mis å, la mode. Ossian est traduit en prose, en vers; on en tire des piéces de théåtre, comme FOscar d’Amault, des
(1) On trouvera un inventaire fort bien fait des diverses branches de la littérature, de 1789 å 1815, dans le Directoire, le Cvnsulat et TEmpire, de P. Lacroix. Il est inutile de le recommencer ici.