MONGE. — CABNOT. — POINSOT. — SANÉ. — MONTALEMBERT. 611
l’arithmétique. Il établissait, le premier, la plupart des propriétés des fonctions ellip-tiques, et publiait, en l’an VI, son Essai sur la théorie des nombres, qui précédait de trois ans les Disquisitiones arithmelicæ de 1’Allemand Gauss.
La géométrie pure avait été moins pratiquée par les mathématiciens depuis la mer-veilleuse invention de la géométrie analytique de Descartes, qui avait amené Newton, et Leibnitz å la découverte du calcul différentiel et intégral. Mais eile se reléve au commencement du siede. C’est alors que se constitua cette géométrie qui, renouant la tradition des grands mathématiciens de l’antiquité et marchant sur les traces de De-
Fig. 253. — La reception.
sorgues et de Pascal, devait recevoir de nouveaux développements de nos jours et mé-riter, å la suite des travaux de Poncelet (1) et Chasles, le nom de géométrie récente. Cette géométrie a la généralité de la géométrie analytique, tout en étant exempte des calculs algébriques proprement dits, quoiqu’elle fasse un aussi heureux usage des relations métriques des figures que de leurs relations descriptives ou de situation.
C’est å cette maniére de cohcevoir la géométrie que se rattaclient les travaux de Monge et de Carnot. Monge (1746-1818) avait vingt ans, et n’était que répétiteur a l’Ecole du génie de Méziéres, lorsqu’il concut l’idée de coordonner en un Systeme seien tifique les procédés plus ou moins empiriques que les tailleurs de pierre et les maitres charpentiers se transmettaient traditionnellement depuis un temps immé-morial. Il avait ainsi créé la science nouvelle qu’on appelle la Géométrie descriptive.
(1) Poncelet, lieutenant du génie, fait prisonnier en 1812 et envoyé å Saratof, sur le Volga, occupa les ennuis de sa captivité en se livrant, sans livres, å des recherches de géométrie qui devaient l’amener å ses belles découvertes.