ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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58 NAPOLEON Ier. vus : le génie semblait maitre des événements. Aujourd’hui, il ne s’agissait plus de faire accepter par un ministre un projet destiné å étre transmis å un autre général; il s’agissait de l’exécuter soi-méme. Quelles étaient les ressources dont Bonaparte disposait pour cela? Quelle était la situation de l’armée dont il allait prendre le connnan-dement ? 11 croyait trouver environ soixante mille bommes; il n’y avait que trente mille hommes présents sous les armes, disséminés de Savone å Orméa. La cavalerie était dans le plus mauvais état, quoiqu’on l’eut en-voyée se reformer sur le Rhone. L’artillerie, peu nombreuse, composéeå peine d’une cinquantaine de bouches å feu, manquait de chevaux et n’a-vait pas de piéces de siége; la pénurie des moyens de transport était teile qu’on ne pouvait que difficilement profiter des ressources enfer-mées dans les arsenaux de Nice et d’Antibes. Partout la misére et le clé-sordre; pas d’habits, pas de distributions, pas de soide. Tandis que les foumisseurs, spéculant sur la souffrance de l’armée, étalaient un luxe insolent, les soldats n’avaient que des vétements en lambeaux : souvent un mouchoir déchiré remplagait le chapeau détrempé ou défoncé, des chaussures en tresse ou eu lisiéres, grosserement faites par ceux qui les portaient, tenaient lien de souliers. Les soldats ne vivaient que de pillages. Cette vie d’aventures, d’incertitude, d’escalades au milieu des rocliers et de combats oii quelque heureuse trouvaille pouvait leur faire oublier la disette des jours précédents ne leur déplaisait pas. Ils avaient organisé la maraude avec une sorte de régularité; des bandes isolées faisaient des ineursions rapides dans les vallées mé'ridionales du Piemont ou dans les pays du littoral qui n’étaient pas encore épuisés, se livrant å tous les excés sur leur passage, au point qu’on a pu les comparer aux grandes compagnies du quatorzieme siécle que Duguesclin conduisit en Castille. Mais cette armée avait conservé, malgré tout, de grandes vertus guerriéres, un vif sentiment du patriotisme et de l’honneur militaire. Un grand nombre d’officiers, tels que Pelleport et Joubert, méme de simples soldats, déploraient ces actes qu’ils ne pouvaient empcclier. Combien, parmi ceux qui s’en rendaient coupables, ne faisaient que céder å l’en-