ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
L’ARMÉE D’ITALIE. 2 trainement general! Mais les difficultés croissaient å mesure que ces pillages épuisaient le pays ou l’on combattait, et Joubert écrivait å son pére, peu de temps avant l’arrivée de Bonaparte : « Il n’y a de beau ici que le courage du soldat et de l’officier, et la patience imperturbable de tous deux. La France frémirait si l’on comptait tous ceux qui sont morts d’inanition, de maladie. Le pauvre volontaire, en se trainant, s’arréte ou il se trouve, s’affaisse sur la terre et meurt. Mon pére, si la Campagne n’est pas offensive, je prévois des horreurs, et, plutot que d’assister å l’enterrement d’une armée, je donne ma démission. » Philippe de Ségur, qui avait connu un grand nombre de combat-tants de cette Campagne, a présenté de cette armée un tableau qui mérite d’étre rappelé : « Les soldats franQais, sans soide, sans distributions, sans chaussures, manquaient <le la moitié de leurs effets, qu’ils avaient vendus pour acheter ou du tabac ou quelque chétive nourriture !La plupart étaient rnéme sans baionnettes! Ils n’étaient suivis que de soixante canons mal approvisionnés, attelés de mulets estropiés, rongés de la gale, escortés de canonniers tous å pied et d’une cavalerie inuti-le, les cavaliers trainant leur monture efflanquée plus qu’ils n’étaient portés par eile! Cependant tous, répu-blicains dévoués, étaient endurcis depuis trois ans å toutes les fatigues de la guerre, au feu des étés de cette plage italienne, et retrempés dans les glaces de ces montagnes et du plus rude hiver du dix-huitiéme siécle. « Lå, toujours au bivouac, ou dans'des trous qu’ils se creusaienb sous terre ou dans la neige, ils ne s’étaient nourris, le plus souvent, que de misérables chåtaignes qu’ils allaient arracher å l’ennemi! Leurs officiers, sortis de leurs rangs, pauvres ainsi qu’eux et le sac sur le dos, ne vivaient comme eux que d’industrie; mais ils formaient avec leurs soldats la plus intime des families, tous tiers de défendre contre la coalition non settlement leur pays mais leur propre cause. « Leur fagon de combattre étaib singaliére. Hors de la vue de l’ennemi, il y avait plus ou moins d’habileté dans la direction des colonnes; o’était l’affaire des généraux. Docile jusque-lå, le soldat se laissait conduire; mais, l’ennemi rencontré et les colonnes déployées, une foule de tirailleurs s’élangaient des bataillons; ils couvraient aus-sitot l’espace, et une multitude de combats partiels s’engageaient. Alors, suivant leurs vicissitudes, derriére eux, du sein des rangs attentifs palpitant d’émotions, sortaient bientot des cris impatients : « Il faut du secours, å la droite! les voila qui ploient ® au centre. Soutenons, soutenons la gauche' » et tous, sans attendre l’ordre, criant: 4 En avant! » entrainaient officiers et généraux; ils se précipitaient au pas de coursc, se ruant sur Tennemi déconcerté, qu’ils renversaient par la fureur imprévue d’une attaque aussi soudaine!