PHILIPPE DE GIRARD. — JACQUARD. — BRETON.
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ment ses procédés, ne réussirent pas. Ce fut méme l’Angleterre qui profita la premiére de cette invention dirigée contre elle. Les deux associés de Philippe de Girard venclirent en trahison ses procédés å un négociant anglais, Hall, qui voulut enlever å Philippe de Girard jusqu’å sa gloire et les breveta sous son nom. C’est en Angle-terre, å Leeds, que nos filateurs allérent étudier, en 1833 settlement, les machines frangaises de Philippe de Girard. On vient enfin de lui ele
ver une statue en France. Déjå la Pologne avait donné le nom de Zyrardowska å la premiére ville du pays ou l’industrie créée par Girard avait été établie.
C’est aussi pendant la période napoléonienne que la vieille Industrie frangaise de la soie fut transformée par le célébre métier å la Jacquard. Comme on le voit souvent, dans l’histoire de l’industrie, la machine å laquelle le fils du pauvre canut lyonnais a, justement d’ailleurs, donné son
Fig. 297. — Le duc Denis Deorés, ministre de la marine et des colouies. Dessin de Mme Le Suire.
nom ne fut pas cependant l’æuvre d’un seul inventeur. Le 23 dé-cembre 1801, Joseph-Marie Jacquard (1752-1834) prit un brevet d’invention. Mais ce métier n’était qu’une modification sans grande importance de métiers antérieurs. Venu å Paris en 1803, pour pré-senter au gouvernement une machine de son invention destinée å faire des filets, il put étudier au Conservatoire des arts et métiers, ou il était oublié, le métier que Vaucanson avait inventé pour fabriquer les tissus fagonnés et qu’on n’avait jamais appliqué industriellement. De retour å Lyon, il eut l’heureuse idée de réunir dans un meme appareil le métier de Vaucanson et le Systeme des cartons troués et pendants inventé par Falcon au commencement du dix-huitiéme siécle. Cette invention
regut, entre 1805 et 1816, de nombreuses améliorations de détail du mé-canicien Breton, dont le nom a été trop oublié. Ainsi se constitua une