ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
714 NAPOLEON Ier. vrai moyen de n’avoir plus å, lutter contre l’armée de Kutusof était de la détruire. Murat etNeyétaient désespérés. Ce dernier, avec sa fougue orclinaire, s’écrie :« Puisque l’Empereur reste derriére l’armée, qu’il n’est plus général et qu’il vent faire partout l’Empereur, qu’il retourne aux Tuileries et nous laisse étre généraux ä sa place. » A partir de trois heures et demie, il n’y eut plus qu’tine épouvantable canonnade. « Puisqu’ils en veulent qu’on leur en donne »; dit Napoleon. A dix heures du soir, Murat, qui a combattu depuis quinze heures, veut encore charger. Mais Napoleon se contente de faire occuper par la garde le champ de bataille, couvert de 60.000 Russes et de 30.000 Frangais morts ou blessés. Nous n’avions fait que 800 prisonniers. Autour de la redoute, il y avait une épaisseur moyenne de six å huit bommes entas-sés les uns sur les autres. Nous comptions 49 généraux et 37 colonels tués ou blessés; les Russes ä peu pres autant. Sans doute Napoléon pouvait encore concentrer 100.000 hommes et Kutusof 50.000 seulement. Mais, å cette distance, Napoléon ne pouvait réparer ses pertes. Comme le disait Tolstoi, « la bete était blessée ä mort ». Le 9 septembre, on rentra dans Mojaisk, que les Russes incen-diaient par leurs obus au moment ou les Fran^ais y pénétraient. La bataille de la Moskova n’était pas encore perdue, et l’on commengaii å abandonner Moscou. Rostopchine, gouverneur général de la capitale, cherchait å rassurer le peuple par ses proclamations en style biblique et en prose rimce. Sur Fordre d’A-1 exandre, un artificier allemand contruisit un ballon monstrueux qui devait écraser Napoléon sous une pluie de fer et de fen; mais les essais échouérent. Kostopchine fit préparer des fusées et des matiéres conibustibles, a l’insu du peuple et des nobles, pour incendierla ville (1). Dés le 3 septembre, le peuple fuyait en foule sur les routes de Kazan, Wladimir et Jaroslaw; apres la Moskova, Rostopchine fit déporter å Kazan 40 Fran^ais ou étrangers, évacuer sur Wladimir les archives, les trésors des églises et des palais. Kutusof arriva, le 13 septembre, aux Fily, sur une des collines qui dominent Moscou; il avait encore 91.000 hommes. Alexandre avait décrété l’opoltchenié dans seize gouvernements. Chaque mols, on fabriquait å Toula 7.000 fusils, nouveau modele. Kutusof tint conseil, pour savoir s’il fallait encore livrer bataille devant Moscou. (1) C’était l’empereur Alexandre qui en avait donné l’ordre, commeleprouve M. Ernouf dans son livre sur Maret, duc de Bassano. Il s’éloigna seulement pour éviter d’en prendre la responsabilité. Rostopchine a écrit aussi qu’il était étranger å l’événement. Mais les témoignages fran$ais et russes s’accordent sur ce point, que si peut-étre il n’a pas eu l’idée premiere de cette farouche détermination, c’est lui qui 1 a fait prévaloir et qui en a dirigé l’exécution. Attila, conseillé par Machiavel, a-t-on dit, n’aurait pas mieux fait. C’est un éloge que Rostopchine eüt sans doute accepté ; mais par contre il aurait été peu flatté de voir son nom mélé ä l’histoire de la Commune, par ceux qui se vantaient de nstopchiner Paris.