LES FRANQAIS A MOSCOU. — L’INCENDIE.
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Barclay déclara que, « quand il s’agissait de la Russie et de l’Europe, Moscou n’était qu’une ville comme une autre ». Mais Benningsen, Ermolow, Ostermami et d’autres voulaient encore combattre. Kutusof écouta tous les avis et dit : « Ici, ma tete, qu’elle soit bonne ou mauvaise, ne doit s’aider que d’elle-méme », et il ordonna de battre en retraite. II alla se placer sur la route de Riazan, afin de fermer aux Frangais les provinces les plus fertiles. Avant de partir, Rostopchine fit massacrer Verechtcha-ghine, accusé d’avoir répandu des proclamations de Napoleon. II ouvrit les prisons, distribua au peuple les fusils de l’arsenal, et ordonna de mettre le feu aux magasins
Fig. 305. — Explosion du Kremlin. Dessiné par Martinet.
d’eau-de-vie et aux barques chargées d’alcool en ayant soin de faire préalablement enlever les pompes; les prisonniers se répandirent dans les rues et dans les maisons pjnr préparer l’incendie.
Le 14 septembre, l’avant-garde arriva au haut du mont de Salut; de lå, eile découvrait la ville sainte ; les 295 églises cle Moscou avec leurs terrasses, leurs coupoles, kurs clocliers garnis de fléches et cle globes d’or, les 1.500 palais aux toits de fer poli et coloré, et surtout le Kremlin, étincelaient au soleil, éblouissaient les yeux. L’armée, hatant sa marche, accourut, et, battant des mains, cria : <( Moscou! Moscou!» comme les Dix Mille sur le mont Téchés criérent : «Lamer!