ForsideBøgerNapoleon 1er Et Son Temps

Napoleon 1er Et Son Temps

Forfatter: Roger Peyre

År: 1888

Sider: 885

UDK: 910

Editor Firmin-Didot et Cie

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Side af 994 Forrige Næste
-a NAPOLEON Ier. maitres de la ville, massacrérent la plus grande partie de la population qu’ils venaient secourir, méme des femmes et des enfants (1). Il y eut des négociations, mais Napo-léon se contenta de promettre la liberté å Ferdinand VII s’il faisait déposer les armes , ä ses sujets, et il ne lui permit de quitter Valenjay que le 19 mårs, alors que eet acte de réparation était inutile. Napoléon ne rappela pas non plus d’Italie le prince Eugene. Il était, en effet, bien dur d’abandonner Mantoue et Venise. D’ailleurs Murat, réa-lisant malheureusement les craintes qu’il avait fait nattre en 1812, oubliant ce que lui disait Davout, qu’il n’était pas roi par la gråce de Dieu, mais gråce au sang frangais, annongait ä Napoléon qu’il allait s’unir aux Autrichiens, si on ne lui donnait pas 1’1-talie entiére. Il y avait aussi un autre captif bien autrement respectable que Napoléon aurait eu un grand intérét ä délivrer; c’était le Pape Pie VII. Il le fit en effet partir de Fontainebleau, oü l’on pouvait craindre qu’il fut délivré, des que les alliés eurent franchi le Ehin. Il le fit diriger sur Savone, mais å petites étapes, et il devait méme donner l’ordre de ralentir sa marche toutes les fois que, dans cette Campagne, il obtint des succes. (1) Le général Rey ne rendit la place qu’aprés avoir repoussé trois assauts. Nulle leeture ne peut donner une idée plus haute des qualités militaires des Frangais que les Journaux des Steges de la Pé-ninsule, recueillis par Belmas. Il y eut lå, plus d’un héros qui mourut inconnu et qui serait célébre s’il avait combattu sur un autre théåtre; nous en citerons un exemple. La garnison du fort Monzon (bassin de la Ségre) n’avait que 97 hommes de troupes y compris les officiers, lorsque Mina vint l’assiéger avec 3.000 Espagnols. Le garde du génie Saint-Jacques fut l’åme de la défense. L’ennemi eut recours å la guerre de mines, croyant que la petite garnison n’aurait lien de ce qu’il fallait pour répondre å des attaques de ce genre. En effet, il n’y avait dans le fort Monzon que quatre pelles, deux marteaux, deux scies, trois haches, trois pioches; on n’avait ni chandelles, ni paniers, ni enclume, ni charbon pour réparer les outils ou pour en faire, ni ouvriers, ni mineurs. Saint-Jacques fit appel aux hommes de bonne volonté, et ces mineurs improvisés ne tardérent pas å montrer sous sa direction le sang-f roid et l’habileté de soldats habit ués depuis longtemps å ce genre de travaux. Pour avoir du suif, on fut obligé de tuer les bæufs, et un gendanne fut assez heureux pour parvenir å fabriquer des chandelles convenables. Une bombe servit d’enclume, une peau de bouc servit de soufflet. On fit du charbon avec du bois de l’approvisionnement. La petite garnison était souvent occupée nuit et jour å proteger les mineurs et å repousser les attaques, les femmes furent employées å déblayer les terres des contre-mines. Le reste du temps, elles faisaient le pain et démolissaient les cartouches de l’infanterie ufin d’avoir de la poudre pour les mines. Il fallait done ménager les mu-nitions. Saint-Jacques eut l’idée de faire déposer d’avance sur les parapets de la fortification des piéces de bois et des tas de pierres qui se trouvérent tout préts å étre lancés sur l’ennemi lorsqu’il voulut donner l’as-saut, et quifirent échouer sa tentative. Saint-Jacques avait fait fabriquer aussi cinquantefrondes qui ser-virent å lancer des pierres et des grenades. Il y eut pendant ce siege des combats souterrains qui dé-passaient en hardiesse et en incidents les récits des romans d’aventure. Les Fran^aisconquirent les outils qui leur manquaient dans les mines de l’ennemi éventées ou prises de vive force. Lorsque la nature du sol s’opposait åce qu’on put marcher au-devant des galeries de l’ennemi, Saint-Jacques attendait que les ouvriers espagnols fussent réunis en grand nombre dans le voisinage des galeries fransaises pour les faire sauter. Dans la nuit du 15 décembre, ayant débouché dans une des galeries de l’ennemi, et u’étant pas en force pour l’occuper, Saint-Jacques prit un obus renfermant cinq onces de poudre, y mit le feu, le jeta dans la galerie,fit reboucher le trou de communication : les vapeurs asphyxiantes ren-dirent la galerie intenable. Pour obliger la petite troupe å capituler, il fallut avoir recours å la trahison. Un officier attaché å l’état-major de Suchet avait déserté en emportant le sceau du maréchal. On s’en servit pour fabriquer de faux ordres qu’on transnrit aux défenseurs du fort. Encore ne consentirent-ils å se rendre qu’aprés s’étre assurés que tout le pays environnant était bien entre les mains des Espagnols. Saint-Jacques serait illustre, s’il eüt vécu dans l’antiquité.