PERSÉCUTIONS. — L’AMIBAL COCKBURN. — HUDSON LOWE. 859
et que ses besoins particuliers étaient si modestes qu’il irait demander la soupe au camp de Deadwood, persuadé que ces braves gens ne la refuseraient pas au plus vieux soldat d’Europe, mais qu’il avait avec lui des compagnons, et que, pour subvenir å leurs besoins, il ferait fonclre a James-Town les belles et précieuses piéces d’argenterie de son service de table ». Le gouverneur prit sur lui, disait-il, d’arréter les écono-inies, et ]e chiffre des dépenses resta fixé å 12.000 livres.
loutes ces vexations n avaient qu’un but: rendre impossible tout pro-jet d’évasion; mais pourquoi
en ajouter d’inutiles? pourquoi, par exemple, priver Napoléon de sontitre d’em-pereur? L’amiral Cockburn, si rude qu’il fut, avait su toutefois rendre tolérables ces excessives rigueurs ; mais l’attitude d’Hudson Lowe, qui le remplaga å Sainte-Héléne, devint pro-voquante. Le soir meine de son arrivée, il faieait pré-venir å Longwood qu’il se présenterait le lendemain pour voir le général Bo-
Fig. 384. — Le tombeau de Sainte-Héléne; la Silhouette de Napoléon entre les saules. Tabatiére liistorique de la collection de M. Maze,
naparte, et cela, sans demander autrement audience. Le lendemain, l’Empereur refosa de se laisser voir et fixa la réception au jour sui-vant. L animosité éclatait dés le premier moment. A la fin de l’année, la guerre était déclarée : le gouverneur faisait enlever le comte de Las Cases et son fils, dont la présence était agréable et nécessaire a l’Empereur dans ses travaux; il exigeait aussi une diminution de personnel; le méclecin anglais O’Meara, qui s’était attaché å l’Empereur depuis la traversée du Belléroplton, fut expulsé de l’ile.
Le 17 juin 1817, oh vit débarquer å Sainte-Héléne trois person-nages décorés du nom pompeux de commissaires de la Sainte-Alliance,