NAPOLEON ET LE PEUPLE FRANQAIS.
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« Mon Dieu, quel admirable peuple que ce peuple frangais ! comme il aime tout ce qui est grand, noble, poétique, généreux, et qu’il faudra de peine et de paroles pour en faire un peuple égoi'ste et bourgeois! et encore n’y parviendra-t-on. qu’e n le trompant. Car c’est bien ce qui fait sa gloire, qu’il faille toujonrs prendre un noble langage pour le corrompre, un droit chemin pour l’égarer, un beau masque pour le trahir. Tous ceux qui depuis des siedes out cherché å l’entrainer au crime
Fig. 390. — Le Röveil. D'aprés une lithographie de Raffet.
La caisse sonne étrange Dans leur fosse en résuscitent
Fortement eile retentit; Les vieux soldats péris.
Font honoré du moins par leur hypoorisie; tous les fourbes, les läohes , les envieux, les ambitieüx qui ont exploité son héroisme, out été forcés de flatter par de brillants mensongessa chevaleresque générosité. Nul n’a osé lui dire : Fais cela pour ton in-térét et prends cela pour le garder (1).
« Un seul homme a eu la bonne foi de lui dire : « Combats pour moi, » et les Frangais ont suivi eet homme avec enthousiasme et ils chérissent sa mémoire, et ils la chériront toujours, parce qu’il ne les a point trompés, parce que lui seul les a com-pris; il n’a exigé d’eux aucun crime, il ne les a rendas complices d’aucune mauvaise passion; il ne leur a commandé que de mourir avec honneur, et ils ont obéi.
(1) Napoléon, dans son entretien avec Sismondi, rappelé plus haut (p. 825), avait expriméla memeidée.