Rapport géneral de la section francaise

— 363 — transport (d’un trés réel intérét historique) et les Beaux-Arts constituent quatre sec- tions sur les dix que comprend l’Exposition de Milan. un ciel sans egal le sens de réjouissances publiques, soul bien pour répondre å l’humeur des habilanis, pour Haller le goul de la flånerie el contenter le désir de la distraction en plein air; elles laissent le souvenir d’une vision de mouvement, de coulcur, de clarté, oli une foule en liesse, expansive el bigarrée, s’ébat capri- cieusement parmi le décor des verdures et l’éclat ensoleillé des batisses blanches. « L’impression de pittoresque gailé qui vous accueillail å Milan vient du jeu el du charme de la lumiére; il sied d en faire plutöt homieur au privilege du climat qu’au génie des architectes. Non pas qu’on leur puisse reprocher d’avoir niénagé leur peine ou d’étre retournés aux senliers ballus; mais, pour l’instant du moms, ils ne paraissent pas encore arrivés å l'exacte solution du probléme qu’ils se soul poses. Hormis les pavilions étrangers, russe, Bulgare, suisse, beige, ou se perpétuait la tradition archilectonique de cliaque pays, F Exposition de Milan a été conyue et bålie dans ce inéine style d’origine autrichiemie qui, å Turin, prédominait déjå ; les bätiments de I’Agricullure et de l’Ilygiéne, dus å M. Bongi, ccux de la Marine et de l’Aérostation, érigés sur les plans de MM. Bianchi, Magnani et Rondoni, confirmenl å l’évidence l’ascendant exercé sur les architectes italiens par les plus recentes innovations viennoises : f ensemble de la construction revet une physionomie trapue ; ce ne soul que pylönes massifs et pilastres lerminés en plate-forme ; l'arc desbaies se surbaisse; la repartition des pleins cl des vides, l’emploi frequent des lignes géométriques el des masques comme motifs d'orneinentation (auquel correspond l’abandon progressif de la sculpture et de la fresque), accusent å leur lour la persistance d’emprunts qui vont du principe cons- tructif au mode meme de décor. « L’Aulriche a lanl de fois subi l’influence transalpine que celle action réllexe s’explique de soi-méine ; les arlisles de la péninsule enlendaient secouer le joug du passé ; comment se seraient-ils défendus de querir leurs exemples au plus pres de leurs frontiéres, chez le people qui les avail devancés dans la régénération de l’architecture el des arts d’ornement. Peut-étre cédcrent-ils å la