Norges Malerkunst I Middelalderen
Forfatter: Harry Fett
År: 1917
Forlag: Alb. Cammermeyers Forlag
Sted: Kristiania
Sider: 256
UDK: st.f. 75(48) Fett
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Contrairement aux maîtres précédents dont l’art
se rattachait aux influences anglaises par l’intermédiaire
de la maison royale, nous avons ici un peintre inspiré
par l’art ecclésiastique.
Le fragment de Fet est la première oeuvre d’une
école nouvelle que nous verrons se développer par
la suite, très vraisemblablement une école écclésiastique
qui s’opposera à l’école des peintres de la cour. Elle
en diffère surtout par le sentiment des couleurs et
des lignes.
LA PEINTURE PROVINCIALE DANS
L’OUEST DE LA NORVÈGE
Dans les provinces de l’ouest on trouve les traces
d’une peinture murale fort intéressante avec, de temps
en temps, un cachet provincial marqué.
Cet art que l’on observe surtout dans les églises
de bois avec son ornamentation curieuse et si riche
de fantaisie, doit naturellement s’inspirer d’autres
principes esthétiques que l’art d’atelier des retables.
Les églises de bois au moyen âge en Norvège
étant très sombres, les couleurs sont crues et les lignes
fortement marquées.
Au lieu du dessin précis, des lignes fines et des
couleurs fondues des retables, auxquels on a renoncé
par la suite, on observe des effets puissants, où se
joint un peu de la lourdeur des primitifs. Un tabers
nacle richement décoré de Hoprekstad est un exemple
de ce genre de peinture, de même les restes de Kin-
sarvik et de Aardal sont des souvenirs de cet art primitif
et intéressant.
Quelques poutres peintes de l’église de Røldal
sont aussi très intéressantes. On y remarque des
tendances d’un goût plus ancien — un goût du Xlle
siècle qui subsiste encore, mais dont les traces sont
presque effacées.
Dans leur ensemble, ces peintures offrent aussi un vif
intérêt, car c’est avec elles que nous voyons s’esquisser
à Bergen sous Haakon Haakonsøn la peinture classique.
L’ÉCOLE D’OSLO ET LE MAITRE
D’HITTERDAL
Tandis qu’une école de coloristes se développait
dans la résidence royale de Bergen, nous trouvons
à Oslo une école de peintres travaillant d’après
d’autres principes. Le Maître d’Hitterdal est le premier
artiste de cette école et son influence a très fortement
marqué les oeuvres qui suivirent. Nous avons ici à faire
à une école ecclésiastique d’esprit plus conservateur
qui, pour le dessin et la couleur, s’inspire des styles
plus anciens. Les couleurs du Maître d’Hitterdal ont
un éclat pur comme l’émail byzantin. Il s’inspire de
l’art ancien, plus riche de fantaisie; son Christ trônant
au milieu des apôtres est étrange et rappelle les
oeuvres byzantines. Les apôtres qu’il peint assis,
présentent, tant dans les plis des vêtements que dans
la position des jambes, des marques bien nettes
d’influences venues des dernières époques byzantines.
C’est le même style qui se développe à Paris sous
Philippe Auguste et que nous trouvons représenté
en Norvège par le magnifique psautier de la princesse
Christine.
Le Maître de Hitterdal est le grand fondateur de
l’école d’Oslo, et presque tous les Maîtres qui le
suivent pendant la première époque du gothique
n’hésitent pas à lui rendre hommage par de fréquents
emprunts.
A la même époque, de grands sculpteurs apparte-
nant à la même école travaillent à Oslo.
LA PEINTURE MURALE. LE PEINTRE
ÉPIQUE DE TORPE. LE PEINTRE PAY.
SAN D’AAL. LE MAITRE DE ST^HAD
VARD DE VANG ET LE MAITRE
DÉCORATEUR DE VESTRE SLIDRE
En vérité, c’est dans cette école d’Oslo que nous
pouvons étudier la peinture classique. Nous allons
la voir sortir du style créé par le Maître d’Hitterdal.
L’oeuvre la plus ancienne est peinte sur la voûte qui
se trouve devant le choeur de l’église de Torpe.
Elle représente un Christ trônant au milieu des
apôtres, avec des scènes de la Légende de Ste Mars
guerite au-dessous, et enfin une Crucifixion, où le
Crucifix lui-même manque, mais où nous avons sur un
fond ornementé Ste Marie et St Jean, l’Eglise et
la Synagogue. La parenté avec le Maître de Hitter-
dal est claire et nette. Des détails ornementaux
comme l’auréole et le cordon de frise prouvent une
étroite affinité. On peut voir toutefois qu’il y a
quelque chose de nouveau, sans se rendre exactement
compte de ce que c’est. Cette oeuvre n’a point la
clarté sobre qui faisait la force du Maître d’Hitterdal.
Les peintures de l’église voisine, à Aal, sont d’un
style encore moins calculé. L’artiste est le type du
peintre paysan: son talent jeune et hardi se joue des
règles du style avec une naïveté qui lui est propre;
les détails ornementaux sont exagérés, le dessin
négligé. Mais sa manière de traiter la ligne montre
nettement les éléments nouveaux qui ont enrichi le
style d’Oslo.
C’est la légende locale de St-Halvard qui donne
à l’ouest de la Norvège son caractère religieux parti-
culier. Dans l’église démolie de Vang (Valdres), des
motifs tirés de cette légende étaient peints sur les
plafonds. Ils ont disparu et nous ne les connaissons
que par des reproductions; il est donc impossible
de tirer des conclusions précises sur leur style.
L’artiste appartient à la même école mais semble
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