Norges Malerkunst I Middelalderen
Forfatter: Harry Fett
År: 1917
Forlag: Alb. Cammermeyers Forlag
Sted: Kristiania
Sider: 256
UDK: st.f. 75(48) Fett
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avoir ramené à plus de discrétion la richesse linéaire
du Maître d’Aal et semblé en général posséder une
manière plus tranquille.
Une oeuvre de Vestre Slidre apparentée de près
aux peintures de Vang, nous fournit l’indice d’un
talent décoratif riche et original.
Toutes ces oeuvres sont à bien des égards des
travaux de seconde main et on a l’impression qu’un
artiste plus grand doit avoir exercé son activité à
Oslo et que les différentes oeuvres que nous avons
examinées ne sont que de pâles reflets de son art.
LE MAITRE IGNOTUS
Nous trouvons maintenant le Maître Ignotus à la
tête d’un groupe d’artistes. Sa personnalité d’artiste
transparaît sous celle de ses élèves et de ses con«
temporains.
A travers les copies et les copies de copies, on
devine le Maître; la peinture chinoise et l’art antique
nous offrent des exemples analogues.
Il s’agit de savoir s’il nous est possible de nous
faire une idée claire de cet artiste inconnu de l’école
d’Oslo. Il faut pour cela examiner les autres oeuvres
de cette école. Dans l’église de Volbu (Valdres), on
trouve un retable resté en place, représentant ShBlaise.
Cette oeuvre se rapproche beaucoup, au point de vue
du style, des plafonds de l’église d'Aal. Elle est
pour la même raison apparentée de près à une oeuvre
d’une plus grande valeur artistique: la madone, peinte
sur retable, de Tingelstad. La nouvelle manière de
traiter la ligne apparaît d’une façon plus marquée
dans les deux oeuvres. Plus clairement qu’ailleurs, nous
sentons l’influence et l’action d’un artiste supérieur
â travers des travaux d’élèves.
L’église de Faaberg nous offre l’exemple d’une
oeuvre de style ample où les lignes sont traitées avec
force et sûreté. C’est cette sûreté dans le style qui
manque souvent aux autres oeuvres. Il nous faut
admettre que nous sommes en présence d’une oeuvre
dûe au maître dont le style a marqué tous les travaux
ultérieurs de l’école d’Oslo. Cette oeuvre — le
triptyque de St«Pierre — forme le centre d’un groupe
important et nous pouvons par là nous faire une
idée du maître Ignotus. II continue le style linéaire
de l’école d’Oslo et ses affinités avec les artistes de
l’Est de l’Angleterre sont évidentes.
A Londres, les écoles monastiques continuent l’ancien
style de dessin à côté de l’école des peintres de la cour
où travaillaient aussi des artistes étrangers. Nous avons
à Oslo le même phénomène. Il est aisé de constater
la ressemblance entre le triptyque de St-Pierre et le
style de Mathieu de Paris à St. Alban. Mathieu
de Paris a conservé beaucoup du vieux style mona«
stique anglais et il en est de même des artistes ap«
partenant au groupe dont nous nous occupons ici.
AMICUS SCULPTORUM
Le style du maître Ignotus d’Oslo se continue
sous l’influence de nouveaux courants dans l’oeuvre
du Maître du retable de la Passion de Tingelstad.
Il se développe dans le sens d’une simplification du
sentiment linéaire, auparavant riche jusqu’à l’outrance.
Le Maître de Tingelstad travaille à des oeuvres de
sculpture et nous retrouvons chez lui la simplification
qu’ on remarque dans les sculptures d’Oslo. Le style
linéaire calligraphique de l’école passe au second
plan et un style plastique avec une sorte de relief se
développe. Tous ces travaux portent la marque des
nouveaux courants de style qui surgissent et cher«
chent à se fondre. Il est clair que les oeuvres des
sculpteurs et des peintres ne sont pas isolées et ne
peuvent pas être considérées isolément. Il faut les
étudier ensemble pour se former une idée plus com«
plète du style gothique en formation.
LE MAITRE DE LA MADONE DE
TRONDHJEM
Des relations intimes existaient entre le centre
parisien d’architecture gothique et la cour épiscopale
de Nidaros. Plusieurs archevêques avaient reçu leur
éducation à Paris, de sorte que les formes artistiques
les plus spécifiquement françaises étaient accueillies
dans leur ville. Aussi bien la sculpture que les dessins
en creux des pierres tombales de Trondhjem révèlent
des rapports évidents avec l’art français.
Le seul qui nous reste au début de la période
gothique, celui de Børseskogn, révèle le même rapport
avec le style parisien aux lignes sévères et nettes, tel
qu’il apparait dans le manuscrit bien connu des
miracles de St«Denis. Une solidité objective carac«
térise la forme du Maître: sa concision représente
un des côtés essentiels de l’esprit artistique du
moyen âge.
C’est la seule oeuvre que nous ayons de la vieille
école de Nidaros et comme plusieurs autres oeuvres
sculpturales de la même époque, elle est un témoignage
de l’influence française. Nous trouvons des réminis*
cences de l’art du Xlle siècle dans un crucifix de
l’église de Horg dans la région du Nord, réminiscences
que l’on pouvait déjà signaler dans les volets du
tryptique de Røldal et dans les poutres peintes de
la même église.
Grâce à certains documents littéraires, on connaît
l’existence de plusieurs retables représentant différents
épisodes de la vie de la Vierge, de la Passion, la
légende de St«Christophe, celle de St«Nicolas, de Ste
Catherine et Ste Marguerite.
Aucun de ces retables ne s’est conservé jusqu’à
nos jours.
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