ForsideBøgerNorges Malerkunst I Middelalderen

Norges Malerkunst I Middelalderen

Forfatter: Harry Fett

År: 1917

Forlag: Alb. Cammermeyers Forlag

Sted: Kristiania

Sider: 256

UDK: st.f. 75(48) Fett

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LA PEINTURE A L’ÉPOQUE DU HAULGOTHIQUE C’est après une étude approfondie de la peinture française et anglaise de l’époque que l’auteur s’efforce à déterminer le fond sur lequel la peinture norvégienne postérieure doit être considérée. C’est l’art français depuis le Maître du psautier de St-Louis jusqu’à Honoré, l’art anglais avec les peintres de Cour d’Henri III et d’Edouard Ier, ainsi que les écoles monastiques de l’Est d’Angleterre qui ont exercé une grande influence sur la peinture norvégienne. LE MAITRE DES MIRACLES DE MARIE C’est dans l’école de peinture de Bergen, avec une série d’artistes éminents, que se développa un véritable sentiment du style. Quatre maîtres éminents, sans compter un certain nombre de moindre importance, semblent avoir vécu simultanément dans cette ville. Tous ont représenté la Vierge Marie. Le premier, c’est le Maître des Miracles de Marie, qui a peint la Madone d’après les légendes du «Dissipateur», fort belle oeuvre qui se trouve à Dale, et ensuite les légendes «de la tête trouvée dans le tombeau du Turc». Le Maître de Dale a étudié à Paris. Son art n’aurait point vu le jour sans le maître génial du Psautier de St-Louis; il a subi également l’influence du peintre Honoré. Il faut toutefois le considérer comme un maître indés pendant par la richesse de son coloris, l’exactitude de ses carnations et la sûreté de son dessin. Le retable de Nes, apparenté à celui de Dale, a plutôt le caractère d’une esquisse et semble être une peinture de second rang de notre artiste, mais pourtant pleine de vivacité et d’esprit. Le premier tableau est caractérisé par l’abondance des motifs décoratifs empruntés à l’architecture de l’époque. Les miniatures du psautier de St-Louis représentent la première manifestation de ce style et ont exercé une grande influence sur les peintures de l’école de Paris qui les ont suivies. C’est ce goût parisien qui maintenant se révèle à Bergen. Dans le 2ème tableau, la composition du Maître est différente: les ogives architecturales ont disparu, les épisodes de la Passion sont séparés, chacun dans un panneau rectangulaire encadré d’un ruban. Toutes ces oeuvres sont intéressantes par l’influence qu’elles ont exercée. LE MAITRE DE LA VIE DE MARIE Le Maître des Miracles de la Vie de Marie agit vivement sur quelques artistes et inspira leur art. Nous avons ainsi dans le peintre que nous ap= pelons Maître de la vie de Marie, un artiste conserva* teur qui appartient au même cercle que l’auteur du fragment de Fet, avec la différence toutefois que ses oeuvres montrent des traces bien nettes du style haut*gothique. Ce n’est toutefois que dans les lignes et les caractères tout à fait extérieurs que nous remarquons le nouveau style représenté par le Maître des miracles. La parenté entre notre peintre et l’auteur du fragment de Fet est claire. Nous avons la même coloration lourde, simple, sans nuances et sans aucun sens du relief. C’est la vieille technique de poly* chromie qui apparaît dans son oeuvre, contrastant vivement avec celle du Maître de Bergen et ses effets d’ombre et de lumiére. Il est naturel de voir dans l’art du Maître de la Vie une continuation des tradi* tions ecclésiastiques. Le Maître de la Vie de Marie emprunta à l’époque nouvelle la simplicité de la ligne et l’accentuation des contours, qui rendent plus sensible encore l’orient tation vers le classique. Il adopta aussi les chevelures mieux travaillées et les motifs d’architecture plus réalistes. Cela d’autant plus volontiers que ces détails lui paraissaient secondaires. Il reste pourtant un maître austère avec une forte personnalité, pour qui le style cérémonieux et com* passé du moyen-âge représentait à cette époque un pouvoir non seulement artistique, mais encore plus religieux. Et cet art qu’il aimait, il le défendit avec ses armes — la ligne et la couleur. LE MAITRE DE LA LÉGENDE DE MARIE Ici nous nous trouvons encore rattachés aux maîtres anglais qui, avec le psautier d’Arundel du British Museum, introduisirent le goût français en domaine anglais. Ce peintre représente des scènes légendaires de l’enfance de Marie. Notre Maître est un réaliste convaincu, comme l’indiquent clairement à la fois son ornementation, son souci des effets de lumière, sa peinture des personnages. C’était un peintre haute* ment doué au point de vue technique. Il avait l’éxécution facile. C’était un artiste parmi les lourds artisans du moyen âge. Remarquez dans «le Mariage de la Vierge» les types remarquablement variés des prétendants et les effets de lumière si réalistes des draperies. Les contours accentués et les lignes raides disparaissent; c’est par le contraste des ombres et des lumières que se modèlent les figures. Les couleurs sont composées et diversement associées. Les draperies sont roses à reflets variés, jaunes, gris-brun en gamme, et surtout verdâtres. Grâce à une technique pleine d’élégance, ces nuances violentes mettent de la légèreté dans les 252