Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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CHAPITEAU DE LA PORTE ROUGE.
(No d’ordre 47)
La porte rougG3 ainsi non)niée à Cciiisc de la couleur de ses
vantaux, s’ouvrait sur le cloître de Notre-Dame. C était dans
ce cloître que l’on élevait les jeunes enfants de lapsallette, ces
premiers clercs, ces premiers étudiants d’autrefois. Aussi,
dans le fronton de la porte, ne voyons-nous ni jugements, ni
Christ vengeur, ni Seigneur, ni damnés, ni démons, mais
seulement un père tenant en main le livre, un Dieu ensei-
gnant et bénissant. Il n’est pas de notre ressort d’entrer ici
plus avant dans une démonstration de la symbolique icono-
graphique des églises du moyen âge, nous ne devons nous
occuper que des orncrnêntSj et nous contenter d indiquer cc
vaste champ, où l’on nous permettra peut-être de chercher
quelquefois une moisson souvent oubliée par des hommes que
la simple étude de la forme semble préoccuper spécialement.
La science a presque toujours été représentée au moyen
âge par des roses. La première vertu de la cathédrale de Char-
tres, la vertu par excellence, a sur son ëcu trois roses posées
2 et 1, et ses pieds reposent sur un parterre de roses. Sur le
portail du cloître, la porte de la science à Notre-Dame, nous
ne devons donc pas nous étonner de rencontrer des roses; aussi
s’enroulent-elles gracieuses autour de la moulure que nous
donnons, formant la plus délicate des bordures aux colonnettes
si déliées, ornées de chapiteaux d’une élégance et d’une
pureté de style exceptionnelles. Nous retournerons à cette
porte, plus d’une fois sans doute; elle est trop belle pour ne
pas nous fournir nombre de motifs d’ornementation à présen-
ter à nos lecteurs.
CHENET BRONZE FLORENTIN.
( N» d’<
Lorsque seul, les pieds étendus sur votre âtre, pendant les
longues soirées d’hiver, le livre qui vous occupe vous tombe
des mains par lassitude ou par ennui, et quevous laissez errer
au loin votre rêverie, en considérant sans y penser la Hamme
qui lèche amoureusement les bûches de votre feu, l’impatience
vous prend parfois à la gorge, en contemplant devant ce feu
des têtes coiffées d’un casque à visière, ou d’une toque à
plumes, des chevaliers, des troubadours, ou parfois même
des princes et des princesses, qui sont là béats et stupides,
vous montrant leurs yeux morts et se détachant noirs sur le
fond rouge du foyer. Quelle pauvreté d’imagination avait
donc l’homme qui ne trouva pour gardien de ses cendies,
qu’une figure aussi plate de galbe, aussi vide de sens.
A Florence, pareille œuvre eût été conspuée. Alors les
ouvriers étaient des artistes. Ils peuvent et veulent le de-
venir chez nous ; c’est pour cela qu’en leur indiquant du
doigt le mal, nous leur montrons auprès l’exemple du bien.
Les voyants aperçoivent dans le feu des combats; les
CADRE DE MIROIR
(Nos d’
L’espace nous manque pour nous étendre aujourd’hui sur
ce style Louis XIV, style si complètement français et tellement
caractéristique dans son genre, que les Chinois, auxquels
nous semblons n’avoir fait qu’emprunter toute chose, nous
l’envièrent et se firent à leur tour nos imitateurs. Lorsque
nos troupes entrèrent au Palais d’été, dans la dernière guerre
Ire 7)
enfants, de leurs petites mains, vous désignent sur le bois
brûlant, des cavaliers qui se heurtent; Mars, comme nous
le verrons plus tard (à propos du panneau peint qui fait le
pendant de celui que nous donnons en tête de cette livraison),
Mars c’est le feu. Nos chenets sont surmontés l’un d’une
guerrière armée d’un arc, l’autre d’un homme le glaive en
main. Commencer des chevaux à la crinière hérissée, aux
naseaux fumants, les terminer en enroulements fantastiques,
faire naître de ces enroulements des femmes courbées dans la
plus gracieuse des ondulations et surmonter ces femmes de
serpents entortillés, n’est-ce pas simuler la flamme avec une
verve pleine A’humour ; parsemez le tout de masques indéfi-
nissables, faites trôner au sommet la bataille et vous aurez
une pensée fougueuse rendue avec un charme inouï. Vous
aurez la vie où, tout à l’heure, se trouvait la mort; tous
aurez ce que l’on doit toujours chercher dans une matière
quelconque travaillée de main d’homme, une âme.
SCULPTÉ ET DORÉ.
ordre 3)
contre le Céleste Empire, elles furent très-étonnées de rencon-
trer au beau milieu des jardins du Fils du ciel, des construc-
tions en style Louis XIV. Sur les cuirsjaponais au milieu des
Heurs les plus exotiques, on retrouve les LL entrelacés du
Roi soleil. 11 y a là des rapprochements sur lesquels nous
comptons revenir plus tard.
FLÈCHES DE MATS VÉNITIENS.
(No d’ordre 38)
C’est plutôt comme modèles d’épis et d’aigrettes que nous
donnons ces flèches en fer battu, que comme pointes de mâts
vénitiens ; elles sont de la sorte d’une utilité plus immédiate.
Chez les peuples du nord, la décoration des toitures a tou-
jours été en grand honneur. Autrefois, le droit de girouette
au faîte des maisons était un privilège de la noblesse. Main-
tenant que grâces aux Dieux,
Tout bourgeois peut bâtir comme les grands seigneurs,
nous semblons vouloir nous dédommager à la campagne de
l’alignement et de la régularité convenue des villes, chacun a
sa petite tourelle, partant son petit toit aigu ; chacun a son
droit, de girouette et en use. Chercher des types était un
devoir pour nous; il nous en est venu d’Italie. Qu’on par-
vienne à les franciser en s’inspirant des modèles si fins qui
nous restent à Paris, à Rouen, à Fougères, à Vitré et ailleurs,
c’est ce dont nous n’oserions douter.
La girouette est chez nous d’une acclimatation toujours
excessivement facile.
H. du C.
Paris. — Typ. Rouge frères, Dunon et Fresné, rue du Four, 43»