Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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VASE EN BRONZE DORÉ ET ÉMAILLÉ.
ÉMAIL CLOISONNÉ.
(No» d’ordre 43, 44 et 42)
Nous avons donné, dans une de nos précédentes livraisons,
un riche spécimen de l’émaillerie champlevée de Limoges.
(Voir la châsse de sainte Fausta dans la quatrième livraison.)
Lesprocédés de l’ornementation du cuivre et du bronze par l’ap-
phcation du verre coloré étaient de tradition chez les peuples
d occident comme chez les peuples orientaux. On dirait que
les premiers ont même conservé comme un souvenir de la
nclie nature, qu’avaient dû connaître jadis ceux qui lurent
leurs pères, et qu’ils s’efforcèrent, principalement dans la dé-
coration qui nous occupe, de retrouver comme un reflet de la
vegetation des pays du soleil. La châsse dont nous parlions
tout a l’heure est complètement orientale d’aspect, grâce à
ses riches rinceaux, à ses volutes ornées, à ses grandes fleurs
« or épanouies au milieu de l’azur de son émail. M. Labarte
dans son histoire des arts industriels, cite un vase gaulois
email e, vase trouvé en Angleterre et qui a malheureusement
Pûn dans un incendie. Philostrate, d’ailleurs, n’écrivait-il
lPa^'T?6 troisième siècIe : « On dit que les barbares des
ûoids de l’Océan étendent des couleurs sur de l’airain ardent
qu elles y adhèrent, deviennent aussi dures que la pierre et
conservent le dessin qu’on y a représenté. » ’
Les orfèvres de Limoges ne
. - furent que des continuateurs,
ils perfectionnèrent peut-être, mais n’inventèrent pas.
Comme terme de comparaison, avec leur brillant ouvrage,
nous sommes heureux de pouvoir montrer à nos lecteurs, au-
jourd’hui, un type d’une incontestable pureté. Le vase chinois,
provenant de la collection de M. Galichon, dont nous don-
nons 1 ensemble d abord et le détail chromolithographié, est
un des plus beaux connus. C’est un émail cloisonné, c’est-à-
dire, un émail fabriqué en introduisant le verre coloré par
des oxides métalliques dans des cloisons de métal appliquées
sur le fond de l’objet.
« Tout en est admirable, dit M. Burty dans ses chefs-
d’œuvre des arts industriels : la forme, qui peut lutter avec
celle des plus sévères vases étrusques; le ton, qui est harmo-
nieux comme celui d’un châle de cachemire; la matièremême
qui , insensiblement rugueuse et piquassée, c’est-à-dire
piquée de petits points par les bulles d’air qui ont crevé
pendant la cuisson, retient la lumière et atténue le reflet
trop vif. »
On ne peut que s’abandonner les yeux fermés à l’enthou.
siasme, après un juge aussi compétent.