Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
VIERGE EN BRONZE.
( No d’ordre 35)
Nous possédons en France très-peu d’œuvres de Benvenuto
Gellini. II n’est guère connu de nous que par le grand bas-
relief en bronze de la nymphe de Fontainebleau, qui décorait
autrefois la porte du château d’Anct, et dont s est enrichi de-
puis le musée de la Renaissance au Louvre. Florence montre
avec un juste orgueil le Persée dont la fonte coûta tant de
peine au vaillant artiste; ses autres sculptures sont dispersées
dans les riches collections des princes de l’Europe; celle que
nous donnons se cache au fond d’un des appartements du
palais de François Ier. C’est un bonheur pour nous de l’en ex-
traire, elle en vaut certes la peine.
Naïveté douce dans la figure de l’enfant, délicatesse cares-
sante clans celle de la mère. Telles sont les qualités exquises
de ce bronze digne en tout point de servir de modèle à nos
modernes. Benvenuto adorait les anges, il en couvrait ses
fonds et jusque les manteaux de ses personnages. Le nimbe
de notre Vierge est semé de petites têtes angéliques, sur son
vêtement se brodent de séraphiques figures ailées. II décrit
dans ses mémoires, cet inconcevable roman, une autre de ses
œuvres où fourmillent de même les petits chérubins de ses
rêves. Nous croyons être agréable au lecteur, en en faisant
ici le rapprochement; il indiquera, ce nous semble, davan-
tage une des faces riantes de ce grand donneur de coups
d’épée. Quand on a dans la vie d’un artiste des choses douces
à opposer aux forfanteries brutales, il est toujours bon de les
mettre en lumière : jeter le manteau sur les ■vices du génie
est œuvre louable. Il s’agit d’un bouton de chape que lui
commanda le Pape : « Sur le diamant, c’est Benvenuto qui
parle, que j’avais placé exactement au milieu de ma compo-
sition, était assis Dieu le père dans une attitude dégagée en
harmonie avec l’ensemble des morceaux. De sa main droite il
donnait sa bénédiction, le diamant était soutenu par les bras
de trois petits anges, j’avais modelé celui du milieu en ronde
bosse et les deux autres en demi-relief; alentour une foule
de petits enfants se jouaient parmi d’autres petites pierreries.
Dieu était couvert d’un manteau qui voltigeait, d’où sortaient
quantité de petits anges et divers ornements. » Il y avait des
jours où ce grand songeur avait tout un paradis d’amour au
fond du cœur, c’était sans doute unde ces jours qu’il créa
notre admirable Vierge.
FAUTEUIL LOUIS XVI.
(No d’ordre 46)
Les sièges en X, les faisceaux, les foudres, les boucliers
d’amazones, les palmes, les lauriers, la roideur,la sécheresse,
la monotonie surchagée d’ornements du style de 1 empiie,
descendent en droite ligne de la primitive régularité de l’é-
poque de Louis XVI. Mais pour être débarrassé de ceux-là,
comment ne vanterait-on pas celle-ci. La mode y pousse,
guidons la mode, peut-être reviendrons-nous par elle à des
motifs plus opulents et plus larges, comme au siècle de
Louis XIV, à des données plus grandioses, comme à l’époque
de la renaissance. Ce stj 1er Louis XVI, malgré sa prestance
gourmée, a d’ailleurs un charme. C’est la coloration, cet or
sur ce blanc, ces tapisseries si fraîches, dont Beauvais à cette
époque avait surtout le secret, forment par leur ensemble un
tout plein de fraîcheur. Si les jeunes filles choisissaient elles-
mêmes l’ameublement de leurs chastes boudoirs, c’est sans
doute à cette époque qu’elles iraient demander leur petit lit
blanc, leurs crédences à corbeilles, leurs chaises et leurs fau-
teuils. Que le nôtre obtienne la consécration de leur goût, c’est
le premier de nos désirs.
PEINTURE MURALE.
( N« d’ordre 29 )
La peinture murale est aussi nécessaire à l’effet voulu des
vitraux coloriés, que les premiers plans sombres aux lointains
vaporeux du paysage. On y revient, mais ce n’est pas aux es-
sais versicolores de nos grands architectes qu’il faudrait en-
voyer les partisans quand môme du badigeon traditionnel.
L’Italie est restée maîtresse en fait de goût, aussi c est à elle
que nous empruntons notre premier modèle en ce genre.
Nous regrettons de ne pouvoir donner qu un aperçu des
teintes de cette remarquable peinture qui, simulant une dra-
perie pleine de richesse, entoure la cathédrale entière de saint
François d’Assise.
Les ornements noirs de notre dessin sont: dans l’un, jaunes
sur un fond violet ; dans l’autre verts, sur fond noir ; dans les
rosaces qui les divisent le brun rouge et le vert clair dessi-
nent les contours des feuillages laissés en blanc, le fond du
premier est jaune doré, celui du second, violet sombre.
Il y a loin de ces teintes calmes et sobres aux extravagances
de certains essais contemporains. Une église ne doit pas res-
sembler au visage tatoué d’un sauvage ou au costume écla-
tant d’un saltimbanque. Un temple est un lieu de recueille-
ment, c’est ce dont quelques architdctes semblent se soucier
fort peu.
H. du C.
Paria. — Typ. Rouge frères, Dunon et Fresné, rue du Four. 43.