Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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c’est dans ce siècle que l’art du peintre verrier a pris naissance,
et que, parcourant rapidement ces phases brillantes, il est arrivé
à son apogée.
Le plein cintre en est d’abord le trait caractéristique, ainsi
que les petites dimensions des fenêtres et des sujets, la tonalité
du verre, qui est généralement bleue, les médaillons circulaires
losangés et carrés, les bordures surchargées de perles.
Il est à remarquer que les bleus turquoises de cette époque
sont supérieurs à tous les verres bleus qu’on a fabriqués depuis.
Les fenêtres, à partir du siècle dont nous parlons, s’agrandis-
sent et deviennent plus ornées; les peintres verriers puisant pro-
bablement leurs inspirations dans l’ornementation des manu-
scrits et des missels du temps, empruntée au goût byzantin, firent
passer les couleurs prismatiques et les enluminures dont ils
étaient illustrés, sur les vitraux et y reproduisirent presque fidè-
lement les récits naïfs del’Ancien et du Nouveau Testament; les
personnages sont plutôt trapus qu’élégants et les draperies à plis
»erres rappellent le costume grec. Les vitraux les plus complets
que l’on connaisse d’alors sont ceux de la cathédrale d’Angers, de
l’abside de l’abbaye de Saint-Denis, incontestablement les plus
beaux du douzième siècle, et ceux des cathédrales de Chartres,
du Mans, de Lyon, de Vendôme.
L’ornementation des fenêtres de l’abside de l’abbaye de Saint-
Denis en particulier présente des bordures d’une finesse d’exécu-
tion véritablement merveilleuse. Nous nous proposons d’en faire
des calques et de les donner dans un des plus prochains numéros,
comparativement avec des œuvres des siècles postérieurs.
Le style du treizième siècle se caractérise nettement par l’o-
give ou arc au tiers-point, à laquelle succèdent par gradation
les roses qui encadrèrent bientôt de brillantes verrières. Les ar-
matures, c’est-à-dire les formes inscrites par le peintre verrier
dans celles qui ont été déterminées d’abord par l’architecte, sont
formées de figures triangulaires, trilobées, quadrilobées, ellipti-
ques, assez rarement circulaires ou carrées, dont les courbes se
rattachent à l’ogive et à toutes les formes employées dans l’archi-
tecture.
L’harmonie dominante dans les vitraux de cette époque est ou
violette ou rouge ; elle devient violette surtout parce que le bleu
n’a plus les qualités de celui du douzième siècle, mais plutôt la
nuance bleu d’outre-mer que donne l’oxyde de cobalt. Deux im-
portantes modifications apparaissent alors dans les verrières : les
grandes figures qu’on retrouve dans les étages supérieurs de nos
anciennes cathédrales et les grisailles qui sont formées au moyen
de dessins sur un verre blanc légèrement teinté. Ces grisailles
sont ordinairement rehaussées d’entrelacements et de filets de
couleur; elles avaient le double avantage d’être moins coûteuses
et d’éclairer vivement les églises riches en sujets légendaires.
Ce qui rend intéressante l’histoire de la peinture sur verre au
treizième siècle, c’est l'affranchissement des idées traditionnelles
qui avaient conservé un refuge dans les monastères; on voit, à
cette époque, apparaître une sorte d’art romantique créé par l’é-
mulation des artistes laïques et, de leur indépendance, naître de
nouvelles tendances dans l’ornementation des fenêtres des églises.
Le quatorzième siècle est un siècle de décadence pour la pein-
ture et l’architecture, ainsi que l’ont très-bien exprimé les révé-
rends pères Martin et Cahier dans leur monographie sur la cathé-
drale de Bourges :
« Hors de cette sage distribution, disent-ils, la peinture sur
verre allait être engagée sur une pente do décadence d’autant
plus inévitable que, rétrécie dans des champs où la hauteur déme-
surée perdait de plus en plus tout rapport de proportion avec
la largeur, elle n’avait plus l’espace nécessaire pour qu'il lui fut
permis de songer à développer de savantes combinaisons. Il devait
lui arriver ce qui arriva en effet : qu’elle devint stérile et mono-
tone jusqu’à l’époque la plus rapprochée de nous, où elle pré-
tendit rivaliser avec la peinture sur toile. Mais alors, après avoir
été la sœur de l'architecture, puis sa servante, elle se mit à vou-
loir être sa maîtresse. C’était méconnaître les rôles, et l’archi-
tecte ne put se ployer à ses exigences qu’en sacrifiant le génie de
l’ensemble; aussi ne paraît-il plus occupé dès lors qu’à préparer
du travail aux sculpteurs et aux peintres, se mettant au service
de ceux qu’il aurait dû diriger et cédant aux fantaisies de ceux
qui devaient prendre ses ordres. »
(Za suite au prochain numéro.)
Eugène Oudinot.
DE L’AMEUBLEMENT
ET DE
LA DÉCORATION INTÉRIEURE DE NOS APPARTEMENTS
(suite )
Chaises, fauteuils, tapis, portières, rideaux du lit et des
fenêtres, tout est recouvert ou formé de ces tissus. Rejetez bien
loin de ce lieu de repos tout ce magasin d’étoffes qui absorbent et
conservent les miasmes de la nuit. Point de tapis de laine, point
de rideaux aux fenêtres, encore moins au lit. N’avez-vous pas
assez de ce qui constitue votre couche, les matelas de laine et de
crin, les couvertures de laine, l’édredon de plume? Autant d’as-
pirateurs avares. Remplacez ces sièges de lampas et de velours
par le jonc flexible ; que la peinture à l’huile recouvre et décore
les murs; qu’une intelligente ventilation soit établie, et votre
chambre à coucher sera ce qu’elle doit être, saine et agréable.
— Mais, me direz-vous, habituée dés l’enfance à avoir des ri-
deaux à mon lit, je ne saurais plus m’en passer. Votre philippi-
que contre la laine me donnerait le frisson si nous étions en jan-
vier, et je crains que votre remède soit pire que mon mal.
— N’est-ce que cela? Eh bien! gardez vos rideaux, mais qu ils
soient en bois... Je suis loin de plaisanter. L’on scie aujourd’hui
le bois en lamelles plus minces que vos lourdes et riches étoffes.
On peut en faire de gracieux baldaquins, des rideaux dont les
feuilles légères, pareilles à celles qui servent à la fabrication des
éventails, joueraient avec souplesse les unes contre les autres. Le
bois, sous cette forme nouvelle, reste susceptible de s embellir
des tons les plus splendides de la palette ; il peut ainsi vaincre
en somptuosité les plus beaux velours, les soieries les plus mer-
veilleuses, et il ne garde, lui, aucune émanation.
Un mot encore sur le principal meuble do notre chambre à
coucliei'. Je voudrais que nos maîtres ébénistes, si habiles, si
ingénieux, étudiassent encore le bois de lit. Ne serait-il pas pos-
sible, par exemple, que ce qu’on nomme le bateau fût divisé en
trois parties : celles des extrémités seraient fixes, celle du milieu
s’abattrait et vous présenterait une marche qui vous aiderait à la
montée de votre couche. De là, commodité plus grande, suppifis-
sion de l’escabeau, qui ne laisse pas que de tenir une certaine
place dans nos jiambres étroites et encombrées, et création d un