ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Q) ex ? très-intéressants du reste, et de monographies de petits monu- ments , principalement d’églises des douzième et treizième siècles. Toutes ces études, consciencieusement faites, nous le recon- naissons, et parfaitement rendues, sont loin cependant de pouvoir donner aux visiteurs une idée des richesses artistiques dont est couvert le sol de la France, et encore moins de lui faire apprécier les différences de style et d'école de chacune de nos principales provinces. Nous sommes persuadés que, malgré l’emplacement si mal choisi pour une exposition de ce genre, le public s’y serait beau- coup plus intéressé, si cette collection, comme nous nous l’étions figuré avant de la connaître, lui présentait au moins des mono- graphies complètes de nos grands monuments. Nous avons vai- nement cherché le plus petit dessin de Notre-Dame de Paris, des cathédrales d’Amiens, Reims, Chartres, etc. Pas la moindre esquisse des châteaux do Coucy, de Pierrefonds, etc ; et pour- tant tous ces monuments sont restaures et ont dû être relevés et dessinés par los architectes chargés de ces restaurations. Il nous semble que, tout en nous montrant tous les ans les mêmes restaurations de monuments antiques, à l’époque des envois de Rome, le ministère des beaux-arts pourrait aussi chaque année affecter un faible crédit pour être alloué aux jeunes architectes qui ne dédaignent pas notre architecture nationale, afin de relever, sous la direction de la Commission des monu- ments historiques, tel ou tel monument. De cette façon, dans un court espace de temps et à peu de frais, les cartons du ministère se rempliraient do documents précieux, sans compter les avan- tages que retireraient de ces études les jeunes architectes qui en seraient chargés. * Visite a Trianon. — H y a des monuments qui ont tellement gardé l’empreinte de certains êtres, qu’ils sont irréparables sans le concept du nom de ces personnages. Chambord, c’est François Ier. Versailles, c’est Louis XIV. Trianon, c’est Marie-Antoinette. Mais Chambord est vide, c’est une ruine sublime. Versailles est déguisé, on l’a revêtu il y a quelques années d’une couche épaisse qui est parvenue à obscurcir le Soleil. Le petit Trianon qui, plus heureux que son voisin immé- diat était parvenu à échapper à ces restaurations maladroites, restait jusqu’à ce jour veuf de son mobilier, il lui manquait quel- que chose. Le bon goût exquis d’une auguste intelligence a comblé cette lacune. Trianon revit tout entier pendant plusieurs mois. Le Louis XVI est à la mode, je n’en veux comme preuve que ce bijou morvoillcux d’harnionie de conception et de finesse, nid d’azur au milieu des fleurs, que M. Penon a élevé pour S. M. 1 Im- pératrice, dans le jardin réservé du Champ-de-Mars. C’est par l’étude approfondie des meubles de l’époque qu’il est arrivé à créer un genre, à faire du néo-Louis XVI comme on fait du néo-grec. A ce point de vue, l'exposition de Trianon, pour nous, est spé- cialement digne d’intérêt. On y retrouve tout depuis la table de J. H. Riesener, à pieds à toupie reliés par des entrelacs, jusqu’à la harpe de la princesse de Lainballe, jusqu’au clavecin au vernis Martin, de la reine, tout depuis le tour de Wolff qui servait au roi et à son ami Gamain, jusqu’au bonheur du jour en bois de rose, jusqu’aux navettes a faire de la frivolité. Pendant quelques heu- res on se croit à la veille de la Révolution. La reine sort de sa chambre à coucher en Colette du Devin de village, en Gotte de la Gageure imprévue, en Rosine du Barbier de Séville ; le comte d’Artois voltige sur la corde ou laisse entre- voir ses grâces naturelles dans l’habit de Figaro. Beaumarchais sourit, le Roi siffle sa femme (1). L’ornementation des meubles n’est que le commentaire de la vie d’une époque. On rit des ber- gers à houlettes, des mandolines, des Üùtes, des rubans qui dé- corent les bureaux, les guéridons, les secrétaires et les commodes de ce temps. On rit des délicieux faisceaux qui descendent le long des trumeaux du Pavillon des Concerts. Mais promenez-vous un instant dans le hameau, près de la laiterie, ent- e le presbytère, le petit moulin joli, la ferme ou lu maison du bailli, vous aurez la clef de toutes ces choses. Nous avons vu les acteurs, voilà les dé- cors, le reste formait les accessoires. Outre le style, on peut à Trianon étudier un tant soit peu l’his- toire; les deux choses se mêlent plus souvent qu’on ne le pense. Nous n’avons donc qu’à remercier d'une bienveillance d’aussi bon goût, la main souveraine qui a su nous réserve? des éléments d’études choisis et réunis avec tant de soins, à remercier aussi les collectionneurs qui ont envoyé leurs précieuses reliques et s’en sont privés pendant quelque temps avec tant de libéralité : M. Double qui sait si bien la provenance et la généalogie de tous ses meubles, M. le marquis d’Hertfort, M. Feuillet de Conciles, M. d’Yvon, etc., etc. On n’emporte de Trianon qu’un regret, c’est de ne pouvoir y revenir sans cesse, et de penser qu’on n’y retrouvera pas tou- jours ces admirables collections. R. Pfnor. CHRONIQUE DE L’EXPOSITION UKIVERSELLE LES PAYS DU NORD Si quelque Français, à cette même époque de l’année, se trou- vait tout à coup transporté sur les rives du Volga, à Nijnei-No- vogorod, il serait certes bien étonné, en errant au milieu de la grande plaine qui s’étend au loin de l’autre côté du fleuve, de croiser, ici des Tartares aux jambes nues, là des Thibétains aux cheveux flottants revêtus d’habits somptueux, ailleurs des cha- meliers du Turkestan, plus loin des Mongols à la tète rasée, des Sibériens à la polonaise doublée de fourrures, des Indous au vi- sage placide, des Cosaques, des Persans, des Géorgiens, des Turcs, des Kalmouks, des Kirgis, des Juifs, des Arméniens. Toute l’explication do l’originalité moscovite est pourtant dans ce fait des fréquentes réunions des races asiatiques et européen- nes. La foire de Novogorod donne la clef de l’art russe. L’art russe, quand on l’examine de près, pourrait bien vouloir dire confusion, non pas confusion dans le sens embrouillé du mot, mais confusion dans le sens vrai, dans le sens d’identifica- tion, confusion dans le sens que que'ques penseurs modernes cherchent à attribuer à l’antique Babel qui n’était peut-être que la Nijnei-Novogorod de son temps. Il y a dans l’art russe, auprès de rinceaux de Byzance, le mi- (1) Palais de Trianon, de Lescure, p. 123-126.