ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

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Side af 427 Forrige Næste
ces derniers germes. La Restauration n’eut la vertu d’y rien changer; elle n’était pas venue, on l’a bien vu, dans des condi- tions assez vitales. Ce qu’elle put faire, les mers étant libres et l'Angleterre étant son point de départ, fut d’y ajouter les rideaux en calicot blanc ornés de grecques rouges. On a beaucoup médit de ce meuble auguste, après l’avoir tant admiré ; et, en effet, il était sec, maigra, anguleux, ennuyeux, désagréable en sa froide pompe. Toutefois, nous ne saurions nier que ceux qui en ont in- troduit le style n’aient eu la très-bonne intention de rendre à leurs compatriotes égarés les données générales du vrai, du simple et du beau, telles que l’antiquité les avait reçues et trans- mises. Mais vouloir et réussir font deux. L’application les aura trahis, j’en suis convaincu, par une exécution inintelligente, for- cée, grotesque : c’est si bien le déplorable côté de toute invention ou restitution quelconque! Les méchants pastiches estropiés dont on nous accable en ce jour, sous prétexte de renaissance, en sont assez la preuve. Car la pensée des constructeurs de ce meuble archaïque, dont on a ri jusqu’à s’en faire mal, était grande, après tout, et leurs règles étaient justes. Ils entendaient que l’on adaptât le meuble aux formes du corps, aux convenances, aux besoins, aux commo- dités de la vie. Traçant à la fantaisie un carré de limites, ils ne permettaient pas que l’ornement envahît le fond, ni que les dé- tails eussent l’air de supporter les masses. Ils déclaraient l’archi- tecture inséparable de l’ameublement ; et là-dessus leur loi est restée. Ils n’admettaient pas que l’esprit de la décoration pût être séparé de celui de la construction; car, disaient-ils, le premier, livré à lui-même, non-seulement pervertirait les formes essen- tielles de l’édifice, mais finirait par les faire disparaître. Ainsi des glaces ou des tapisseries non convenablement posées vont pro- duire des vides où il faudrait des pleins, et réciproque- ment. Ainsi les bronzes sur le bois d’un meuble en assassinent les lignes. La construction des édifices était à leurs yeux comme l’os- sature du corps humain; elle devait prévoir et commander la décoration, laquelle est instituée pour l’embellir sans la cacher tout à fait. Leur amour de l’antique et de la tragédie ne les en- traînait pas jusqu’à l’abstraction de notre climat peu latin et de nos mœurs modérément grecques. Ils nous laissaient nous en- clore et nous chauffer, sous forme étrusque. Pouvait-on plus leur demander? Ajoutons qu’ils avaient en outre et surtout le respect profond des belles manières, et tenaient à le faire partager. N’ornez pas le beau! s’écriaient-ils, ne décorez pas la majesté! Ainsi jamais Sèvres et Beauvais ne furent plus sobres que sous leur direction; car ils n’aimaient pas non plus qu’on ornât ce qui avait pour destination d’être couvert, qu’on mît un paysage dans la, creux d’une assiette ou des personnages sur le coussin d’un siège. Les fautes d’alors ne furent pas leurs fautes, en géné- ral; elles furent des fautes officielles. Us avaient bon vouloir, bon savoir, bonnes études; et ils étaient honnêtes. Malheureusement le goût leur manquait. Auguste Luchet. (La suite prochainement.') LA PEINTURE SUR VERRE (suite ) Nous avons dit dans notre précédent numéro que nous consi- dérions le quatorzième siècle comme un temps de décadence pour l’art du peintre-verrier. Ce n’est plus la mosaïque si riche de coloration du treizième siècle ; ce n’est point encore la correc- tion de la forme et de la composition que nous apportera le siècle suivant. Il semble que ce soit une époque de transition entre le style primitif pur et le quatorzième siècle qui, à son tour, nous préparera les merveilles de la Renaissance. En prenant les travaux du douzième et du treizième siècle pour la plus belle manifestation de l’art du mosaïste, le qua- torzième est un temps de décadence, c’est incontestable. Le quatorzième siècle ne procède pas comme Fart ancien par sentiment, par insjMration ; il semble s’éloigner de Dieu et se rapprocher des hommes : il cherche à imiter la nature et, dans cette imitation, perd une grande partie de son effet décoratif et même du sentiment religieux qui domine dans les compositions des siècles précédents. Au lieu de procéder, comme le douzième et le treizième siècle, par des traits qui accusent la forme énergiquement, quelquefois brutalement, la seconde moitié du quatorzième siècle commence à modeler au moyen de demi-teintes et emploie, pour obtenir les lumières, un procédé qui les circonscrit sur des points déterminés au détriment de l’effet général. Pour me faire comprendre : Dans un tableau, si l’on met toute la lumière d’un côté et toute la masse d’ombre de l’autre, on concentrera l’effet sur un point unique au lieu de le répartir sur l’onsemble du tableau. Au contraire, les mosaïstes des siècles précédents visaient à un effet diffus, partout riche et brillant. Ces artistes ne cher- chaient pas le côté dramatique, mais exclusivement le côté déco- ratif et ils l’obtenaient parfaitement. Sans être un grand admirateur du quatorzième siècle, nous aimons à reconnaître que les vitraux des cathédrales de Beau- vais, Limoges, Evreux, Carcassonne, Narbonne, etc., ont du mérite. Nous les avons copiés fidèlement dans nos restaurations de Beauvais et de Limoges. La reconnaissance nous conduit à mentionner la protection accordée à l’art du verrier par Charles V le Sage, — « ce roi paisible et de grand’victoire, » qui du fond de son cabinet proté- geait l’industrie et les arts, et dirigeait ses armées victorieuses. — Il accorda sa faveur particulière à l’art de la peinture sur verre et assura de grands privilèges à ceux qui cultiveraient cet art. Charles V n’eut garde d’oublier les vitraux dans la décoration de son palais de plaisance, l’hôtel Saint-Pol, véritable musée d’art. C’est par le jour mystérieux et chatoyant des verres de couleur savamment distribués qu’était éclairée la célèbre galerie de la reine et les merveilles qu’elle contenait. Le quinzième siècle offre pour caractères principaux le perfec- tionnement du dessin et le travail recherché de la composition. L’émulation avait été excitée par les faveurs qu’une main royale répandait sur les peintres-verriers, et des artistes de grand mérite ne dédaignèrent pas de s’occuper d’un métier qui apportait à ses adeptes de si grands avantages ; car il faut bien l’avouer, le pur