Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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(M
Le grand prix de peinture a été remporté par M. Blanc. Les
accessits par MM. Bourgeois et Blanchard.
Pour l’architecture, leslauréats sont : Prix, M. Bénard ; accessits
MM. Mayeux et Bobin. Les accessits de sculpture ontété donnés
à MM. Allard, Dujardin, Dumilatre et Truffot.
* *
*
la façade principale de l’opéra. — La façade principale du
nouvel Opéra est entièrement débarrassée de ses échafaudages
depuis le 15 août.
L’empressement qu’a mis le public à aller voir cette œuvre
nouvelle a fait, encore une fois, justice des accusations d’indiffé-
rence eu matière d’architecture que l’on a si souvent formulées
contre notre époque.
L’impression de la foule penche plutôt, il faut le reconnaître,
vers la critique que vers l’admiration. Le sentiment qui la do-
mine devant cette grande page est loin même de lui être sympa-
thique; et pourtant l’œuvre de M. Garnier témoigne d’un grand
talent, d’un immense savoir comme décorateur, et accuse chez
son auteur une grande facilité unie à une verve féconde.
A quoi donc attribuer la froideur du public, et à quelle cause
faut-il faire remonter son apparente hostilité ? Nous répondrons,
sans hésiter, qu il en est ainsi devant tous les monuments mo-
dernes, et que, malgré tout le talent dépensé par l’architecte du
nouvel Opéra, il lui était impossible de se soustraire à cette règle
générale, puiscju en cettô occasion, il a obéi aux mêmes erre-
ments que la plupart de ses confrères. Avouons-le avec franchise :
notre architecture contemporaine, si tant est qu’elle mérite
ce nom, manque absolument d’originalité. Elle est éclecti-
que, c’est-à-dire sans convictions arrêtées. Jusqu’à Percier et
Fontaine, la foi et la bannière de l’école étaient le classicisme,
dont on s’est tant moqué, et que l’on a si rudement combattu.
Tout en reconnaissant les abus auxquels la dictature classique
avait donné lieu, nous devons rendre justice aux convictions sin-
cères des artistes de cette génération qui ont su marquer leurs
œuvres, malgré leur froideur et leur monotonie, d’un sévère ca-
chet d’originalité. Aujourd’hui ü n’en est plus ainsi. Le roman-
tisme a renversé le classicisme, et l’éclectisme est né.
Les connaissances archéologiques se sont étendues, les moyens
d’études se sont multipliés et nous offrent un prodigieux réper-
toire de matériaux et de documents. Nous sommes loin de nous
en plaindre; mais en faisons-nous un emploi judicieux? Tous les
ouvrages, tous les documents que les progrès de notre temps
nous dispensent si généreusement devraient nous mettre à même
d’étudier chaque époque de l’art au point de vue de ses besoins
de ses ressources et des idées qui la dominaient. Le but de nos
études ne devrait-il pas être de rechercher par quels moyens nos
devanciers ont réussi à doter leur temps d’un style qui représen-
tât ses tendances et ses aspirations, tout en se soumettant aux
difficultés matérielles des programmes qui leur étaient imposés ?
Peut-être qu’en suivant cette voie, c’est-à-dire en soumettant
toutes les architectures à une analyse'consciencieuse et raison-
née, trouverions-nous à notre tour l’expression de l’architecture
moderne. Mais nous sommes bien loin de faire un usage aussi sé-
rieux de tous ces précieux documents. Nous nous contentons de
nous rompre, pendant les plus belles années de notre jeunesse,
à une gymnastique qui consiste à nous meubler la mémoire de
motifs de tous les styles et de toutes les époques, puis à les pla-
quer, avec plus ou moins de goût et d’adresse, sur deux ou trois
poncifs réputés classiques. En un mot, nous cherchons à couvrir
deux ou trois thèmes surannés de variations et de modulations
sur tous les tons et tous les modes. À cet exercice on acquiert
une grande souplesse de talent dans la composition des détails,
mais on ne gagne ni on ne développe aucune originalité dans la
conception des grands partis d’ensemble.
Telle est la façade principale du nouvel Opéra. Le thème choisi
est la colonnade du Louvre, l’œuvre du médecin-architecte Per-
rault, revue, corrigée et considérablement augmentée d’un atti-
que, d’un immense chéneau doré, d'un faux chéneau en faux bronze
antique couronnant l’ordre principal, enfin d’une ordonnance
formant paravent derrière les colonnes, vrai hors-d’œuvre très-
riche, trop riche peut-être, de marbres de toutes couleurs, re-
haussé de dorures, de bustes et d’inscriptions. Voilà pour la
composition générale.
Si le temps et l’espace ne nous faisaient pas défaut, nous dé-
cririons en détail tous les charmants motifs qui abondent sur
cette façade, et qui prouvent, comme nous le disions en com-
mençant, l’inépuisable talent et le savoir varié qui a présidé à
son exécution.
Cependant rendons hommage, en terminant, à M. Garnier
d’avoir résolûment rompu, dans l’ensemble général de sa compo-
sition, avec bien des traditions, et d’avoir cherché et souvent
trouvé le caractère propre à chaque partie de son édifice. Il est
donc regrettable que pour la façade principale il ne se soit pas
mis en frais d’une combinaison plus neuve et plus originale.
Nous nous promettons de faire plus tard, dans un article plus
étendu, une étude complète de ce monument qui, sous bien des
rapports, peut servir de modèle à nos architectes contempo-
rains.
R. Pfnor.
CHRONIQUE
DE
L’EXPOSITION UNIVERSELLE
ESPAGNE, PORTUGAL ET ITALIE
Malgré les danses monotones et les castagnettes de fer do la
tribu des Aïssaoua, malgré les pirouettes et les sabres des Chinois,
malgré le bourdonnement criard des Tunisiens, malgré les cafés
chantants, les marchands d’essence de rose, de pastilles du sérail
de dattes, d’éventails, de bouquets et autres, malgré cette appa-
rence de foire enfin que nous déplorions déjà dès l’ouverture de
l’Exposition, la grande exhibition du Champ-de-Mars aura
fourni très-ample matière au chercheur, qui ferme, en passant
près de maintes choses, les yeux et les oreilles, et réserve l’ap-
plication directe de son intelligence à des œuvres vraiment sé-
rieuses.
Au milieu du pandémonium parisien, il en surnage un nombre
très-considérable, en architecture particulièrement.
Nous ne voulons pas revenir sur les maisons de bois russes,
suédoises et norvégiennes, sur le Bardo de Tunis, sur l’okel
égyptien, sur la mosquée turque ; nous n’avons pu qu’en dho un