ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 427 Forrige Næste
æs 26 Dans leur ornementation, que trouverons-nous donc, non-seu- ment dans les bas-reliefs, mais encore même clans les tapis ? Des fleurs, des fleurs et encore des Heurs, rien ne les arrête dans leur amour pour la nature en joie. Rien, pas même les difficultés du travail, de la broderie, la superposition déterminée des carrés : ils veulent des llcurfe, ils en font quand même. Un motif particulièrement goûté de ces peuples, c’est celui qui décorait au kiosque de la section turque, au Champ-de-Mars, les panneaux du salon de repos du sultan. Un vase, rempli de fleurs, so détachant sur un fond mat. Ce vase, nous le retrouvons ici bien plus informe, il est vrai, sur la bordure du tapis de Da- mas. Il est en Perse, dans l’Inde, à Constantinople, en Afrique et même en Espagne. Les choses de traditions se retrouvent toujours. A Grenade, où les Maures ne possédaient déjà plus que des souvenirs effacés, où leur art, déjà transformé par les Byzantins, n’était gardé, pour ainsi dire, qu’en manuscrit, où les peintures devenaient des "e- productions de miniatures et les reliefs des interprétations le cuirs de reliure ; à Grenade, le vase existe et le goût des fleur ? à peine entremêlées de quelques dessins géométriques, paraît à chaque pas se montrer dans toutes les salles. Nos lecteurs ont, je le pense, pu en juger tout à leur aise. C’est que ce grand livre de la nature, le seul descendu du ciel véritablement, est toujours, nous ne cesserons jamais de le répé- ter, celui qu’il faut lire avant tout, et que dans ce livre, la pre- mière page est en ornementation, non pas celle de la reproduc- tion bestiale, ni même celle de la reproduction des traits de l’homme, mais bien celle de la plante, de la fleur, depuis le lotus des anciens temps jusqu’à l’acanthe de la Grèce, jusqu’au lis des âges plus modernes, jusqu’au chêne gaulois, jusqu’au laurier civique. Ce que l’être humain saisit, toucha, contempla dôs le commen- cement, ce furent les fleurs, il n’en perdit jamais la mémoire. GRILLES DE PORTE COCHÈRE A STUTTGARD. ( No d’ordre 84 ) On a depuis quelque temps remplacé, dans la plupart de nos portes cochères, les grilles supérieures des entrées, par des pan- neaux pleins ou même par des appartements éclairés par un œil- de-bœuf d’un effet plus ou moins harmonieux. Ce n’est qu’une prouve de plus du bon goût qui distingue nos modernes constructeurs parisiens. Là-dessus je n’en dis pas da- vantage. Autrefois, presque toutes les portes des maisons, non- seulement les portes cochères, mais encore les petites portes d’allées étaient d’ordinaire, quand de fastueux écussons blasonnés aux armes des propriétaires, ne les embellissaient pas, ornées de grillages en fer forgé, assez semblables à ceux que nous donnons aujourd’hui. Pour n’en citer qu’un exemple, je renverrai le lec- teur à la rue Antoine Dubois, ancienne rue de l’Observance, près de l’École de médecine, où se dessine encore au-dessus d’une immense porte cochère une série entrelacée de fleurs de lis en fer, ornées de brindilles, comme celles de la grille de Stuttgard, d’un effet plein de légèreté et de délicatesse. Sur le boulevard Saint-Germain, près de l’ancien collège de Saint-Jean de Beau- vais, une porte d’allée est ornée de même d’un grillage très-ca- ractéristique. Donner plus de hauteur à un passage, jeter en même temps de la lumière sous cette voûte, sans nuire à la sûreté des habitants une fois la porte fermée, agrémenter une défense; en un mot, en faire un objet d’art, voilà quelle avait été la pensée des ouvriers d’autrefois: que ceux d'aujourd’hui y réfléchissent, ce n’est pas à eux que le savoir fait défaut, mais qu’on les laisse faire et l’en- roulement si varié et pourtant si simple de nos grillages leur ins- pirera sans doute bien des motifs d’ornement. CRÉDENCE EN BOIS DE CHÊ Œ ( Nos d’ordre 73, 74, 75, 76, 77 et 78) Le dix-septiôme siècle, qui fut par excellence le siècle des exa- gérations, augmentait la taille des hommes par les hauts talons ec tes perruques,, l’ampleur des femmes par les paniers. Dans les meubles, il aima les proportions immenses ; nous avons hérité de ces pompes incommodes et inutiles. Le seizième siècle, à son commencement surtout, n’avait guère dépassé la mesure ; il garda les anciennes traditions et les revêtit simplement de son cachet plein de bon goût et de suprême distinction. Il est toujours bon de l’étudier; c’est pour cette cause que nous y revenons, que nous y reviendrons si souvent. La crédence de M. Valette mérite à cet égard un examen particulier. Nous avons déjà donné, avec l’en- semble (n° 73, 13e livraison), et depuis, des détails très-étudiés; la planche d'aujourd’hui sera encore suivie de deux autres. Les modernes ont oublie la crédence; on l’a remplacée dans les salles à manger par le buffet; dans les chambros, par l’armoire. Elle n’offre pourtant aucun des inconvénients de ces deux meu- bles et présente des avantages qui doivent la faire préférer au contraire à ceux-ci. La logique, si chère jadis à nos pères, expli- que et motive jusqu’aux moindres détails de sa construction. Pas n’est besoin de grimper sur une chaise pour atteindre ses étagères supérieures, ouvrir ses tiroirs ou fermer ses serrures. Pas n’est besoin de se plier en deux pour fouiller en sa base. Entre ses pi- lastres, on peut placer des objets d’un volume considérable, au- dessus de sa corniche mettre mainte statuette, mainte aiguière, maint vase d’ornement. Elle procède de l’antique bahut, cette malle primitive des peuples voyageurs, dont les Russes, voisins desKirgis, qui vivent encore sous la tente, ont gardé le souvenir; c’est la huche élevée de terre et posée à hauteur de main. Elle remplace le cabinet que les Italiens décorèrent avec tant d’a- mour ; on doit la préférer à la commode, cet indispensable qui mérite si peu son nom, et nous faisons des vœux pour la voir re- prendre dans nos appartements la place qu’elle peut, qu’elle doit légitimement occuper. Parfois, on la rencontre chargée de figures, d’emblèmes et d’écussons ; notre titre nous forçait à la choisir d’une ornementation complètement usuelle. Nous ne pou- vions vraiment trouver mieux sous ce rapport. A la simplicité parfaite des proportions, la crédence de M. Valette joint la ri- chesse la plus merveilleuse d’effet, et nous ne pouvons que le re- mercier au nom de nos lecteurs d’avoir libéralement mis à notre disposition un objet si complètement digne de notre attention et de nos études. ASSIETTE d’après une ancienne gravure (No d’ordre 93) Dans toute décoration un point essentiel, c’estla logique. Cette logique, quoiqu’on en dise, on la retrouve toujours au fond du ca- ractère français. A certaines époques, la mode le laisse quelque peu s’égarer, mais il y revient tôt ou tard, par la force même de son tempérament.