ForsideBøgerOrnementation Usuelle : D…riels Et En Architecture

Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture

Forfatter: Rodolphe Pfnor

År: 1866-1867

Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie

Sted: Paris

Sider: 418

UDK: 745.04 Pfn

Søgning i bogen

Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.

Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.

Download PDF

Digitaliseret bog

Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.

Side af 427 Forrige Næste
Mo 30 5^ MM. Jules Durand et Rondé un mois tout entiér de travail inces- sant; ils eussent voulu pouvoir y consacrer une année. Et certes on conçoit ce désir, dès qu’on connaît les proportions grandioses de ces prodigieusec ruines. Que le lecteur se figure donc, par l’i- magination, un carré de six kilomètres de périmètre, entouré de bassins de deux cents mètres de largeur, avec des parapets en grès à moulures sculptées au ciseau. On traverse l’immense pièce d’eau sur une chaussée monumentale, large de douze mètres, conduisant à une double colonnade qui forme le centre et comme la porte d’entrée d’un mur d’enceinte, haut de quatre mètres, a soubassement et à corniche artistement modelés. On s’engage alors sur une seconde chaussée de trois cent cinquante mètres, revêtue comme la première de grandes dalles de grès. Cette chaussée traverse des terrains qui formaient autrefois des jardins et où s’élèvent aujourd’hui, au hasard, des groupes d’arbres de diverses essences, et surtout des bouquets de palmiers. A mi-che- min de la chaussée, on rencontre deux édicules de la plus élé- gante structure et d’une prestigieuse richesse d’ornementation. Auprès des édicules sont deux bassins carrés destinés aux ablu- tions. Bientôt, enfin, la charmante balustrade, qui borde encore en partie la chaussée, s’élargit pour embrasser le monument au- quel on arrive par une plate-forme en croix, entourée de sveltes colonnettes, et accessible par trois escaliers, que gardent chacun quatre lions héraldiques. « Un riche vestibule conduit alors dans la première galerie, où, sur un pourtour de huit cents mètres, vous voyez se développer dix-huit cents mètres carrés de bas-reliefs, — tout un monde mythologique et guerrier. « Bientôt, je l’espère, M. Jules Durand décrira dans ce recueil, avec l’autorité du témoin qui a vu, ce temple tout entier, avec ses deux mille colonnes, ses milliers de fenêtres à colonnettes fine- ment sculptées, ses trois étages de galeries supportées par des soubassements de quatre à douze mètres d’élévation, avec ses vingt mille mètres carrés de corniches sculptées, ses toitures de grès ciselées comme les plus riches intérieurs, ses tours à sept couronnes élevant à soixante-trois mètres du sol leur ornementa- tion aussi délicatement ouvragée que celle d’un sanctuaire, et gardant encore jusqu’au sommet des vestiges de l’or qui les re- couvrait, enfin avec ses gigantesques escaliers dont les marches sont gravées avec autant de soin qu'on en a mis à tout le reste de l'ornementation. Et tout cela en grès dur dont les blocs superpo- sés sans ciment ne laissent presque nulle part, après tant de siè- cles, apercevoir le moindre joint ! « Après les ruines du temple d’Ang-Kor-Wat, j’ai pu voir se succéder, comme dans un kaléidoscope, le mont Bac-Ken, sorte de temple funéraire où l’on arrive par un escalier de cent cin- quante mètres, avec de grands lions à chaque palier ; puis Ang- Ror-Thum, la ville d’Ang-Kor. La muraille monumentale qui entourait la vaste cité enserre de ses débris un carré d’une immense étendue. C’est aujourd’hui une forêt d’arbres gigantes- ques dont les puissantes racines s’enlacent de toutes parts, comme de monstrueux serpents, aux tronçons de colonnes et aux débris de bas-rèliefs. Les éléphants et les tigres sont les seuls habitants de cette solitude. Cinq des portes de la ville sont encore debout; ce sont des ares triomphaux de dix-sept mètres sous voûte, aux riches frontons supportés par de grandes cariatides, avec des por- tiques latéraux formés do têtes d’éléphants dont les trompes s’ap- puient sur le sol en guise de colonnes. Mentionnons encore rapi- dement le templo de Payon ; les ruines auxquelles on a donné le nom de palais royal et dont l’enceinte est surchargée de bas-re- liefs où les éléphants sont représentés demi-grandeur naturelle;' des tours de vigie, des chapelles funéraires ; un pont de quatorze arches restées debout et conduisant à une rivière qui porte encore sur l’autre rive les ruines des arceaux complémentaires. «A quelques lieues d’Ang-Kor-Thum on rencontre Pra-Sat-Kéo, temple érigé sur un mamelon escarpé; Pra-Sat-di-ouda, et enfin Pra-Sat-tapoum. Ce dernier, qui est de beaucoup l’ainé du temple d'Ang-Kor-Wat, et qui est construit dans des proportions plus réduites, semble avoir inspiré l'architecte inconnu qui a élevé le plus grand et le plus beau des monuments restés debout au milieu de ces prodigieuses ruines. « Par ses dimensions colossales, par l’harmonie des propor- tions, par la richesse d’imagination créatrice qu’il révèle, par la perfection de la main-d’œuvre, Àng-Kor-Wat est la plus haute expression d’un art parvenu à son point culminant. » * * * DÉCOUVERTE DE MÉDAILLES GALLO-ROMAINES AU LYCÉE NAPOLÉON. Tous les journaux ont annoncé la découverte d’une grande quan- tité de médailles gallo-romaines, dans une des cours du lycée Na- poléon. Nous pensons que nos lecteurs nous sauront gré de reproduire un article de M. Edouard Fournier, qui donne des détails très- intéressants sur cette précieuse découverte, appelée, comme il le dit, à jeter un grand jour dans la période gallo-romaine de l’his- toire de Paris : «La Patrie a donné hier quelques détails sur la découverte d’un grand nombre de médailles romaines dans une fouille faite au lycée Napoléon; il est utile et intéressant de les préciser mieux et de les compléter. La « trouvaille », en effet, prend les propor- portions d’un événement archéologique. C’est sur un a éritable trésor que le hasard a fait mettre la main. A l’heure où j’éeris, oh n’a pas trouvé moins de 800 médailles, toutes en or, du module que les numismates appellent Yaureus, correspondant, mais avec une valeur d’un tiers plus élevée, à notre louis de 20 fr. La découverte s’est faite dans les conditions indiquées hier ici. On raccordait l’égout du lycée avec celui delà rue, lorsque, avant hier, au milieu de la tranchée faite dans la troisième cour, à la profondeur d’un mètre et demi environ, la pioche fit jaillir de la terre remuée trois ou quatre médailles encore brillantes, et ou- vrit du même coup un véritable filon d’or romain. Depuis ce mo- ment, la précieuse monnaie n’a cessé de foisonner dans cette Ca- lifornie archéologique. Les plus grandes précautions ont tout d’abord été prises, grâce à M. Hubaut, commissaire du quartier de la Sorbonne, qui est lui-mème un très-intelligent amateur d’antiquités. Sauf quelques pièces reprises hier chez un brocanteur de la Villette, où elles avaient été offertes, rien ne parait avoir été détourné de replacer gallo-romain. Le lycée Napoléon appartenant à la Ville, c’est aussi à la Ville que le trésor appartient de droit, avec réserve, bien entendu, d’une part à établir pour les ouvriers « inventeurs ». Le musée municipal de l’hotel Carnavalet, qui se prépare avec tant de soins en ce moment, trouve là toute collectionnée la série numismatique de l’histoire de Lutèce, à l’époque des empereurs, depuis Claude jusqu’à Septime-Sévère. Cette période, en effet, sauf quelques rares lacunes, y est représentée par des aureï des