Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
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à
§
empereurs et des impératrices. J’en ai vu le plus grand nombre,
que M. Hubaut m'a communiqués avec beaucoup de complaisance.
Ils sont tous, sans exception, d’une conservation parfaite.
Quelques-uns, qui se rapprochent le plus de l’époque de l’enfouis-
sement, ceux de Commode, par exemple, ceux de Pertinax, et
surtout ceux de Septime-Sévère, sont neufs, et semblent sortir
de « la frappe ». Je n’ai jamais vu de plus belles médailles « à
fleur de coin ». Quelques Adriens sont merveilleux comme pureté
de lignes et de relief.
On sait que l’époque des Antonins fut la plus brillante pour
l’art monétaire à Rome. Les médailles qui sont ici suffiraient à .le
prouver. Celles de cette belle époque y foisonnent le plus. Il y a
là des « Faustines », par exemple, l’ancienne et la jeune, à rem-
plir trois ou quatre sébiles de changeur. Vespasien, avec sa gri-
mace renfrognée «faciès nitentis», comme dit Suétone, figure sur
plus de cinquante de ces aurei. Ceux de son fils Titus sont moins
nombreux, mais il en est un, avec l’exergue : Dwus Titus et
portant au revers la chaise curule surmontée d’un foudre, qui est
d’un grand prix.
Il faudrait citer presque toutes les pièces : une Julia Donna,
femme de Sulpice Sévôre et mère de Caracalla, une « Restitu-
tion » d’Auguste, par Trajan, qui, comme art et archéologie, est
très-précieuse; un Ælius Cæsar, très-rare aussi; cinq ou six
Pertinax, tous d’un grand prix; deux ou trois Platiné, qui ne sont
pas moins recherchées à cause de la figure qui est sur le revers.
Le prix est là pour la plupart. La face, en effet, reste la même,
mais le revers change, et cette différence fait le plus ou moins de
rareté.
Il y a là, par exemple, une médaille de Commode, bien digne
de cet empereur du Cirque, où on le voit sur le revers, faisant
bondir son cheval au-dessus d’un lion, qui est fort remarquable et
d’un haut prix. Une plus rare encore est un aureus d’Antonin le
Pieux, avec deux figures sur le revers et l’exergue : Concordiœ
œternœ. Celle-là paraît avoir été inconnue jusqu’à présent.
MM. Cohen et Henry Lavoix, du cabinet des Médailles, que j’ai
consultés hier, m’ont dit ne l’avoir jamais rencontrée.
Comment ce trésor, qui vient attester, par une preuve nouvelle,
l’importance de Lutèce au temps des empereurs, se trouve-t-il là?
C’est fort difficile à établir.
La date de son enfouissement se trouve indiquée toutefois par
le règne du dernier empereur dont les médailles y figurent. Ce
dernier empereur est Sévère. Or il y eut dans les G-aules, à son
époque, un grand mouvement et de vives terreurs causés par la
révolte d’Albinus, accouru avec les légions delà Grande-Bretagne
pour disputer l’empire au César africain.
Lutèce, dont les nautes faisaient alors un grand commerce avec
la Bretagne, d’où venait Albinus, pouvait être compromise aux
yeux de Sévère par ce mouvement. Ses marchands pouvaient
craindre d’être pris pour complices du rival de Sévère, et punis
comme tels. N’est-ce pas un d’eux qui, cédant à cette terreur,
aura caché, avant de s’enfuir, tout ce qu’il possédait dans la cave
de sa maison, dont on a retrouvé les dernières marches auprès
de l’endroit où les pièces d’or continuent à ruisseler sous la pio-
che ?
Je donne ma supposition pour ce qu’elle vaut, mais je défie
qu’on la réfute par autre chose que par des hypothèses qui, peut-
être, ne vaudront pas mieux. »
R. Pfnor.
CHRONIQUE
DE
L’EXPOSITION UNIVERSELLE
BELGIQUE, HOLLANDE, SUISSE
Si le sentiment de la famille et du foyer paternel s’en allait du
reste du monde, je crois qu’on le retrouverait encore dans le
pays de Flandre , pays des légendes patriarcales, mais aussi pays
des communes des Brodeurdes antiques, des grandes unions ci-
viles.
Partout en Belgique, en Hollande et même dans le nord de la
France, vous rencontrez, sur les grandes places, les parloirs aux
bourgeois, comme on disait jadis, la maison commune, l’hôtel de
ville avec son beffroi, son guetteur de nuit, son carillon joyeux
des fêtes et son bourdon sonore des funèbres tocsins. Anvers,
Bruxelles, Ypres, Bruges, Louvain, Gand, et dans nos départe-
ments du Nord, Compiègne, Douai, Béthune , Saint-Quentin.
Saint-Omer, ont les fiers témoins de ces glorieuses associations
d’autrefois.
Si, d’autre part,il vous est donné de vous asseoir près de l’àtre
sacré où le vieux père a sa place d’honneur, et près duquel se
réunissent les têtes blondes, les cornettes blanches et tout aussi
bien, les fronts brunis et les grands fils au regard placide, que
verrez-vous encore?l’amour de chez soi, de l’intérieur, et, comme
nous le disions plus haut, le sentiment de la famille.
Pourquoi s’étonner alors de constater au palais du Champ-de-
Mars, dès le début de la promenade à travers les produits de ces
nations, ce cachet particulier. Soit que nous commencions par les
fermes extérieures, soit que nous prenions les galeries de l’his-
toire du travail, un caractère plein d’une intimité charmante fait
ressortir spécialement ces contrées et semble attirer, au milieu
de l’éclat des nations voisines, l’observation calme du visiteur
fatigué.
Après avoir admiré les Noces de Cana, de Véronèse,l’œil aime
à se reposer en contemplant un Gérard Dow. Après s’être saturé
des plaisirs de la grande ville, on est heureux de s’étendre à l’om
bre fraîche des arbres touffus.
Dans la métairie, il n’y manque que les grands bœufs, les
chevaux et l’entourage obligé de pigeons qui voltigent sur la
grande porte de la forme, de canards qui barbotent dans l’étang,
de poules qui jasent, de moutons qui bêlent; et pourtant elle a
déjà l’air si habitée, qu’on ose à peine commettre l'indiscrétion
d’y pénétrer. Près de la maison des ouvriers belges, on jette un
coup d’œil furtif à travers l’huis entrebâillé, puis on passe.
Au musée rétrospectif, ce ne sont que grands chenets de cuivre
qu’on croirait enlevés aux vastes cheminées du palais de justice
de Bruges ou à la salle des mariages d’Anvers, immenses plats
repoussés, cabinets peints, chandeliers de fer, lustres avec bran-
ches contournées, sièges à dossiers sculptés, larges fauteuils de
chêne, grandes armoires à serrer le linge blanc des belles bour-
geoises, petits coffrets ciselés, livres d’heures, dressoirs en faïence
et tables à pieds tournés. Puis auprès, les souvenirs des longs
voyages à travers l’Océan, les conques ornées d’or et d’argent,
les petits vaisseaux, les tapisseries représentant la mer couverte
de voiles innombrables. Loin du pays, le dur marin rêvait au
port tranquille, à la maison silencieuse, à la compagne fidèle, aux