Ornementation Usuelle
De Toutes Les Époques Dans Les Arts Industriels Et En Architecture
Forfatter: Rodolphe Pfnor
År: 1866-1867
Forlag: La Librarie Artistique de e. Devienne et Cie
Sted: Paris
Sider: 418
UDK: 745.04 Pfn
Søgning i bogen
Den bedste måde at søge i bogen er ved at downloade PDF'en og søge i den.
Derved får du fremhævet ordene visuelt direkte på billedet af siden.
Digitaliseret bog
Bogens tekst er maskinlæst, så der kan være en del fejl og mangler.
CO
?
de poncifs pour ainsi dire aux siècles suivants, et, pour arriver
enfin à nos solives, nous ferons remarquer que chaque enroule-
ment, chaque tigo, chaque fleuron est simple dans nos peintures.
Doublez les feuilles, les volutes, les épis, vous aurez du Louis XIII;
triplez-les en les agrandissant, vous aurez du Louis XIV ; laissez
égarer votre fantaisie en développant partout le même système
d’ornement, vous arriverez au Louis XV, après lequel survient la
réaction du siècle suivant.
Ainsi so prouve la proposition que nous émettions d’une ma-
nière peut-être absolue, mais pourtant juste à notre avis, du
moins, tout à l’heure, c’est que les siècles de luxe ne sont pas tou-
jours les siècles de goût, et que, dans le gothique, il faut de pré-
férence chercher ses modèles au treizième siècle, comme dans les
âges suivants il faut les choisir au seizième, parce que là le fond
paraît toujours très-pur dans la splendeur nue de sa forme.
mosaïque du salon de réception
DE L’EMPEREUR
AU CHEMIN DE FER DE VIENNE.
(No d’ordre 118)
Nous parlons plus bas (V. Chronique) de l'influence que l'Autri-
che est peut-être appelée à donner à l’art allemand par l’introduc-
tion, dans cet art un peu raide, un peu gothique, de l’élément
oriental, si vivace en Hongrie et dans les pays eirconvoisins.
La cour de Vienne semble depuis quelque temps prendre à cœur
de rendre à la vieille Germanie.ee service de régénération. Nous
avons publié il y a quelque temps un revêtement en stuc du salon
de l’Empereur au chemin de fer du Nord; nous donnons aujour-
d’hui la mosaïque du même salon. Inutile de revenir sur les ré-
flexions Que nous faisions à propos de C6tt6 décoration murale et
sur la comparaison que nous avions cherché à établir entre cette
composition moderne et le mausolée du sultan Kairbec. Mais ce
que nous nous plaisons à constater, c’est cette recherche au sud
des pays allemands, de l’ornementation byzantine. Le plancher
du salon de réception de l’Empereur au nouvel Opéra de Vienne
sera couvert par un magnifique tapis persan, copié d après un
original ayant jadis fait partie du mobilier de Pierre le Grand,
Les portières de cet appartement sont conçues dans le même
style. (Voir la Chronique.)
Vive l’Orient quand il est compris par des Occidentaux! seuls
maintenant, par leurs études sérieuses, ils sont à même de faire
sortir de l’ornière cet art qu’ont oublié les races abruties qui de-
vaient avoir le plus à cœur de le garder.
CALICE,
d’après une ancienne gravure.
(No d’ordre 83)
Au dire d’un grand nombre d’érudits, l’orfèvrerie religieuse, si
grandiose aux douzième et treizième siècles, ne fit depuis cette
époque que déchoir, suivant en cela, disent-ils, une marche in-
verse au progrès de la raison. Vous comprenez que nous n’avons
pas à les suivre dans une question aussi profonde, aussi sérieuse,
et qu’il ne nous appartient aucunement de juger du degré de phi-
losophie d’une nation ou d’un peuple par le progrès artistique de
ses vases consacrés, de ses ostensoirs et des objets servant aux
pompes de son culte.
Mais une opinion que ces mémos érudits patronent avec fer-
veur nous semble trop contestable pour que nous ne cherchions
pas à en démontrer ici le vide et l’inanité.
A leur dire, l’introduction de ce qu’ils appellent 1 élément
païen, de ce que nous nommons nous autres la Renaissance, dé-
truisit à jamais le style de l’orfèvrerie religieuse à partir du sei-
zième siècle, et si l’on veut revenir aux vrais modèles do la cise-
lure chrétienne, c’est à l’époque de la châsse des grandes reliques,
à celle de la châsse de Troyes, à celle de la châsse de saint Tau-
rin d’Evreux qu’il faut nécessairement se reporter.
Dans une vitrine de l’Exposition universelle il y a deux calices
du seizième siècle, celui de Saint-Jean-du-Doigt et celui de 1 église
de Plourach, qui démontrent victorieusement le contraire. A ces
œuvres si remarquables on pourrait en ajouter bon nombre d’au-
tres. Nous apportons notre tribut en publiant le spécimen si re-
marquable de l’école allemande de notre planche 83.
La Renaissance n’a rien rabaissé. Il est temps de laisser de côté
les mots sonores de paganisme et autres, sous lesquels on cherche
à atténuer son influence de nos jours. Quant à la seule orfèvrerie,
pour la venger, de reste, nous avons de rudes champions, et nous
pouvons nous en rapporter simplement aux œuvres des Cellini,
des Ramel, des Briot et des Desjardins, devant lesquelles il fau-
drait fermer les yeux pour ne pas se convertir à l’évidence.
MODÈLES DE LA CÉRAMIQUE ANTIQUE.
(No d’ordre 98)
La considération énorme que les Grecs et après eux les Etrus-
ques avaient pour les ouvriers de l’art de terre, considération qui
allait jusqu’à leur élever des statues, explique suffisamment, à
notre sens, les chefs-d’œuvre que ces peuples nous ont laissés
dans ce genre.
Chaque vase, dans ces contrées, avait sa destination particu-
lière. Nous allons essayer d’initier, en quelques mots, le lecteur à
l’emploi de ceux que représente notre gravure.
La figure 1 et la figure 3 représentent deux formes de Cratères,
vases qui servéüent à mélanger l’eau et le vin pour les repas.
Thériclée, potier grec de Corinthe, excellait particulièrement
dans la confection de ces cratères ; il a donné son nom à quelques-
uns d’entre eux ; on les désigne souvent sous celui de vases Théri-
clées. ACoptos, on en fabriquait en terre cuite aromatisée avec la
myrrhe, la schenante, etc. Ces terres avaient la propriété d enle-
ver au vin son âcreté, sa verdeur et souvent meme, dit-on, une
partie de ses qualités enivrantes.
La figure 2 est celle d'un vase des Panathénées. Les chefs-d’œu-
vre des potiers, merveilles sorties des ateliers de Corœbus, de
Tulus ou de Débatade, étaient exposés dans les fetes religieuses.
On les donnait en prix, remplis de l'huile de 1 olivier sacré de
l’Acropole, aux vainqueurs des jeux. On voit que 1 usage d offrir
des coupes ou des urnes à nos modernes sporstnien ne date pas
d’hier. Mais au lieu de l’huile sacrée qui rendait torts les lutteurs
de la Grèce on remplit nos coupes avec les billets de banque et l’or
qui rendent faibles bien des etres puissants.
La figure 4 représente une Epichysis xsw, verser sur), en
langage humain aiguière. C’était surtout un vase à libations. Nos
évêques, ainsi que les grands-prêtres de Jupiter ou de Pallas, se
font verser sur les mains, dans les cérémonies religieuses, l’onde